En début de matinée, les notaires vont annoncer leur bilan trimestriel sur l'évolution des prix et des transactions dans l'immobilier ancien, des indices établis de concert avec l'Insee.
Ce ne sont pas ces chiffres qui seront les plus surveillés, même s'ils pourraient marquer un record, celui du million de transactions en un an: ils correspondent à une réalité déjà ancienne, celle du second trimestre.
Le chiffre le plus repris devrait venir des déclarations des notaires sur leurs "avant-contrats", qui donnent déjà une estimation - distincte de l'Insee - des prix sur la période actuelle: vont-ils dépasser les 10.000 euros le mètre carré à Paris?
En fait, il n'y a guère de surprise: dans une note mensuelle fin juillet, récemment repérée par le Monde, les notaires ont estimé que le prix moyen du mètre carré parisien se sera établi à 10.190 euros sur les trois mois écoulés cet été.
D'autres acteurs privés ont déjà évoqué le passage de ce seuil: le réseau d'agences Century 21 l'a fait dès le début juillet et le site Meilleurs Agents, qui compile des données recueillies auprès d'environ une moitié des agents français, l'a aussi annoncé début septembre.
Quelle que soit la date précise, l'évolution de fond est incontestable: les prix des logements parisiens connaissent depuis des années une flambée sans commune mesure avec le reste du territoire.
"Moteurs particuliers"
Depuis dix ans, ils ont pris environ 60% dans la capitale, que l'on retienne les estimations des notaires ou de Meilleurs Agents, alors que, selon le site, les prix n'ont gagné que 10% sur l'ensemble du territoire et qu'un peu moins de 30% dans les 10 autres principales métropoles françaises.
"Il y a des moteurs si particuliers à Paris que c'est compliqué de les comparer avec d'autres villes", soulignait mardi Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents, lors d'une conférence de presse.
Un point central différencie la capitale: les prix y sont de plus en plus déconnectés du niveau de vie des habitants. Leur revenu médian ne permet guère d'acheter plus que 20 mètres carrés.
C'est par exemple une différence avec Bordeaux, où les prix flambaient ces dernières années mais finissent par se heurter au niveau de vie réel.
Pourquoi cette spécificité parisienne? Le marché du logement privé y est particulièrement recherché par des investisseurs qui n'habitent pas leur bien: la part des locataires est particulièrement élevée à 70% des logements.
Dans ce contexte, la hausse des prix semble partie pour durer. Et elle promet d'être un enjeu de la campagne pour les élections municipales, où la maire socialiste Anne Hidalgo est candidate à sa réélection l'an prochain.
"On imagine mal le marché caler à Paris au cours des 12 prochains mois", prévenait M. Lefebvre, dont le site table sur une nouvelle hausse de 6% d'ici à un an.
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