Cette professeure de 29 ans est au contraire venue profiter du calme inhabituel dans cette petite ville de bord de mer de quelque 2.400 habitants, prisée des surfers, avant l'arrivée imminente de l'ouragan, qui remonte vers cet Etat de la côte Est après avoir longé les côtes de la Floride. Et ce malgré les ordres d'évacuation des autorités et les filtrages sur le pont menant à cette localité, située à seulement 20 minutes en voiture de Charleston et entourée d'eau.
"C'est plutôt sympa de rester ici, Il n'y a personne, juste les locaux qui sont dans les bars", se réjouit-elle. "C'est une expérience plutôt cool!"
C'est son compagnon qui l'accueille, George Hubbard, 41 ans, dont la petite maison blanche se situe à quelques dizaines de mètres seulement de la mer, où les vagues se déchaînent déjà. "Pour le moment tout va bien!", s'exclame-t-il auprès d'un proche au téléphone.
Lui qui gère un parking --aujourd'hui désert-- et un commerce louant notamment des vélos et des voitures de golf se désole de la perte importante de revenus.
Sans l'ouragan, "nous serions très occupés actuellement", car c'est normalement "l'une de nos dernières bonnes semaines", dit-il. Autour de lui: des hôtels fermés et des maisons vides.
"Du temps ensemble"
Mais "je ne pense pas que les vents seront trop forts", explique-t-il, tout en reconnaissant qu'ils pourraient malgré tout s'éloigner un peu de la côte plus tard dans la journée.
Si Dorian était un ouragan "de catégorie 5, nous serions partis," mais en catégorie 2, "je suis plus inquiet des inondations", confie le quadragénaire, cheveux longs et immense sourire, tout en plaisantant, un verre d'alcool à la main, à propos d'un éventuel bain de mer.
"Ne va pas te baigner là dedans", lui rétorque son voisin, Eddie Guidry, 40 ans, qui a cuisiné les pancakes. Contrairement à George, il a barricadé toutes les fenêtres de sa maison avec des planches de bois, mais ne prévoit pas de partir pour autant.
Son colocataire s'est lui rendu à Atlanta lundi, dès les ordres d'évacuation émis, raconte-t-il dans son petit salon où la lumière du jour ne pénètre plus que grâce à la porte d'entrée qu'il laisse ouverte malgré la pluie.
Juste au pied de sa maison, un autre habitant, Pat Hiban, en sandales et ciré, promène tranquillement son chien au milieu d'une route quasiment vide, où s'étalent de premières grosses et profondes flaques d'eau.
Il explique ne pas vouloir évacuer non plus. "Ma femme est fatiguée des fausses alertes", explique le quinquagénaire, qui vit à Folly Beach depuis 5 ans. "Quand j'ai acheté la maison, on ne pensait pas que ce serait tous les ans comme ça", se désole-t-il. L'année dernière, pour l'ouragan Florence, le couple était parti "et il ne s'est rien passé". Alors cette fois, ils ont juste fait ds provisions et "chargé" les batteries de leurs appareils.
S'ils s'ennuient, tous peuvent en tout cas faire passer le temps dans les quelques bars restés ouverts envers et contre tout. "C'est ça qui est super avec les ouragans", s'enthousiasme Kaycee Meyer, "passer du temps ensemble!"
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