Le Préfet de la Manche, Gérard Gavory a visité les locaux du Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Louise Michel, à Cherbourg le mardi 3 septembre 2019 dans le cadre du lancement de la première journée du Grenelle, insufflé par Marlène Schiappa.
Aider ces femmes à se reconstruire
Guidé par le directeur du centre, Fabrice Lefebvre, le Préfet a pu visiter le centre créé en 1982 par l'association "Femmes". Le CHRS accueille 36 personnes (soit une vingtaine de femmes majeures avec leurs enfants).
"L'idée est vraiment de les aider à se reconstruire après des difficultés qui sont majoritairement des violences conjugales, mais aussi de précarité, d'isolement. Il s'agit parfois de personnes ayant des problèmes d'addiction" déclare Anne-Florence Passilly, chef de service au CHRS Louise Michel. Ces femmes restent en moyenne 6 mois dans l'établissement.
La Maison Parentale, attenante au bâtiment est quant à elle financée par l'Aide Sociale à l'Enfance et peut accueillir des femmes mineures qui sont enceintes ou seules avec des enfants de moins de 3 ans.
Le Préfet de la Manche, Gérard Gavory, était en visite au CHRS Louise Michel avec le directeur, Fabrice Lefebvre et le Procureur de la République de Cherbourg, Yves Le Clair. - Marthe Rousseau
Les besoins du CHRS
Le CHRS Louise Michel à Cherbourg et le CHRS Le Cap à Avranches sont les deux seuls hébergements d'urgence dans la Manche à accueillir uniquement des femmes. À Saint-Lô, le CHRS Villa Myriam, accueille également des couples, et des hommes avec enfants. D'autres établissements recensés par le gouvernement peuvent accueillir des hommes uniquement, ou bien sont mixtes (Foyer de Jeunes Travailleurs, Ehpad, Auberge de Jeunesse…)
Pour Anne-Florence Passilly, ces centres sont encore trop méconnus du grand public : "Il arrive que l'on accueille des femmes qui sont très étonnées de l'accueil qu'on leur réserve, en disant ‘Je ne pensais pas bénéficier de cette aide.'" La chef de service demande aussi davantage de moyens financiers afin de pouvoir accueillir plus de femmes. Nombre de femmes figurent sur des listes d'attente. "On est pratiquement toujours en sureffectif" poursuit-elle.
Écoutez ce que la chef de service demande au gouvernement :
Ecoutez les réquisitions de Anne-Florence Passilly
Les chiffres départementaux
En France, plus de 100 femmes sont mortes rien qu'en 2019 sous les coups de leur conjoint. Parmi celles qui subissent des violences, seules 20 % portent plainte.
En 2018, dans le département de la Manche, les forces de l'ordre ont constaté une augmentation des faits de violences envers des femmes : 1391 contre 1276 faits enregistrés en 2017, soit une hausse de 9%.
Paradoxalement, le nombre de décès a baissé par rapport à 2017 : 2 homicides ont été commis en 2018 (contre 5 en 2017), et 2 tentatives d'homicide (contre 4 en 2017) dans le département. Enfin, la sphère conjugale représente 27% des faits, soit près d'un tiers au total.
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