"Il y a des écarts sur le déroulé des faits et de l'intervention policière qui méritent des éclaircissements", a indiqué lundi soir une source proche du dossier. "Le directeur général de la police nationale (DGPN) saisit l'IGPN aux fins d'établir avec précision les conditions d'intervention des effectifs de police", a de son côté déclaré un porte-parole de la police à l'AFP.
Samedi à 12H00, le corps de Salomé, rouée de coups et méconnaissable, avait été découvert dissimulé sous un tas de détritus, enroulé dans un tapis, au bout d'une impasse. Des riverains témoins de l'agression avaient alerté dans la nuit de vendredi à samedi la police.
"L'équipage se rendait rapidement sur les lieux, mais ne découvrait aucun élément relatif" à l'agression, a précisé lundi soir le parquet de Grasse dans un communiqué. Interpellé dimanche midi, le compagnon de la jeune femme, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures, nie être "l'auteur des violences", a ajouté le parquet.
"L'expertise psychiatrique à laquelle il a été soumis n'a révélé aucune pathologie mentale", ajoute le parquet qui précise que le jeune homme de 26 ans présente un casier judiciaire vierge.
C'est grâce aux images des caméras de vidéosurveillance de la ville, qu'il avait finalement pu être interpellé dimanche. Les images montraient un homme et une femme correspondant à la description des témoins se disputant devant une résidence, puis la jeune femme partant en courant, "poursuivie" par l'homme qui un peu plus tard revenait seul et pénétrait dans la résidence, explique le parquet.
Une information judiciaire pourrait être requise mardi du chef d'homicide par concubin. Une autopsie sera réalisée mercredi, précise le parquet qui tiendra une conférence de presse mercredi à 11H00.
Lundi soir, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la gare de Cagnes-sur-Mer pour rendre hommage à la jeune femme âgée de 21 ans.
Les participants, rassemblés à l'initiative de simples citoyens à la suite d'un appel relayé par l'association niçoise Tous Citoyens, ont observé 101 secondes de silence, pour autant de féminicides commis selon le collectif depuis le 1er janvier.
"Je suis de près ce décompte macabre, et là je vois samedi que la 100e victime elle est chez nous, à 500 mètres de mon domicile, ça m'a frappé, je me devais d'être là, même si la famille n'est pas là, elle sait qu'on est passé", témoignait Christophe, fonctionnaire de 53 ans, regrettant le faible nombre d'hommes présents au rassemblement.
"Je suis venue par solidarité, je suis une femme, cela aurait pu m'arriver également, c'est injuste, il ne faut plus que ça se reproduise, il faut trouver des choses à faire, ce n'est pas possible que ça existe encore", déplorait Zohra, une Cagnoise, agent territorial de 48 ans. Selon elle, "il faut en parler, et cela doit être puni, mais gravement, aujourd'hui c'est trop facile et c'est pour ça que ça recommence tout le temps, c'est inadmissible".
A LIRE AUSSI.
"On a pris les armes de la douleur": Madeleine Riffaud raconte la Libération
Violences conjugales: "On ne tue jamais sa femme par amour" (psychologue)
Violences conjugales: quand les victimes perdent foi en la justice
Féminicides: 121 en 2018, un tous les trois jours
"Tueur de Perpignan": "Les peurs sont toujours là", témoigne la première victime
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.