L'hypothèse terroriste n'est pas privilégiée à ce stade, le Parquet national antiterroriste (PNAT) n'ayant pas été saisi, mais il suit la situation de près, assure le parquet de Lyon.
Nicolas Jacquet, procureur de la République, tiendra une conférence de presse à 15h00 au TGI.
La police judiciaire, chargée de l'enquête, fait face à un individu qui "n'est pas très prolixe" et qui a changé trois fois de versions dans les premières minutes de sa garde à vue samedi, selon une source policière.
Sur l'esplanade de la sortie du métro Laurent Bonnevay de Villeurbanne, où ce demandeur d'asile s'est attaqué à l'aveugle à des passants samedi, le cordon de sécurité a été levé et calme était revenu dimanche matin, a constaté l'AFP.
Plusieurs tâches de sang en partie nettoyées et un ruban jaune de police abandonné par terre témoignaient du drame de la veille. Et quelques fleurs déposées par des voisins étaient visibles çà et là.
Vers 16H30 samedi, le suspect armé d'un couteau et d'une fourche de barbecue "s'est mis à mettre des coups de couteau dans tous les sens" devant un arrêt du bus, selon le témoignage d'une jeune fille au débardeur taché de sang, interrogée par l'AFP peu après les faits.
Il a tué un jeune homme de 19 ans, blessé huit personnes dont trois demeuraient en urgence vitale absolue. Et c'est grâce à l'intervention des passants et des agents TCL (les transports en commun lyonnais) qu'il a pu être appréhendé.
Le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret a salué le "courage" de ces "gens qui ont quand même pris leurs responsabilités".
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et diffusée par de nombreuses chaînes de TV, on voit un homme à la peau mate, barbe noire courte, bien taillée, sweet capuche noir et baskets rouges avec une lame et une petite fourche dans une main discutant avec des hommes, avant de jeter ses armes puis s'accroupir à la sortie d'un ascenseur du métro.
Vives réactions politiques
De nombreux témoins ont été très choqués par la violence de la scène, selon les pompiers. La préfecture a mis en place dès samedi soir un centre d'accueil des victimes et de leurs familles dans une salle de la mairie du 8e arrondissement.
Dimanche matin, personne ne s'y était encore présenté mais plusieurs appels ont été reçus et traités par les agents de la Croix-Rouge, les pompiers et les représentants d'associations de victimes.
Les élus locaux n'ont cessé d'appeler à la prudence depuis samedi face à des motivations encore inconnues, l'élue d'opposition de Villeurbanne, Emmanuelle Haziza, appelant notamment à être "unis face à l'horreur".
"Les informations qu'on a à ce stade montreraient que c'est plutôt un acte isolé d'une personne qui était en recherche d'asile, venant d'un pays très éloigné de la France, l'Afghanistan, peut-être qui a vécu des choses terribles sur son voyage ou là-bas, et qui n'a peut-être pas supporté beaucoup de choses et qui rentre dans une crise de démence", a avancé Bruno Bonnell, député LREM du Rhône sur LCI.
A droite et à l'extrême-droite, la nationalité de l'auteur présumé n'a pas manqué de faire réagir. "La naïveté et le laxisme de notre politique migratoire menacent gravement la sécurité des Français!", a écrit la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen sur Twitter.
"Il y en a assez de faire preuve de mansuétude avec des +fous+ qui ressemblent quand même beaucoup à des terroristes. Que la France demande à la justice afghane de régler elle-même le cas de son ressortissant!", estimait pour sa part Julien Aubert, candidat à la présidence de Les Républicains.
En mai, l'explosion d'un colis piégé en plein coeur de Lyon avait blessé 14 personnes, suscitant déjà une forte émotion dans la 3e ville de France, jusque là épargnée par la vague d'attentats jihadistes sans précédent (251 morts) qui frappe la France depuis 2015. Le suspect, un Algérien radicalisé de 24 ans ,a été mis en examen et écroué.
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