Le président du Conseil démissionnaire a accepté la charge que lui a confiée le président Sergio Mattarella, "avec réserve", formule de rigueur en attente de la prestation de serment du gouvernement dont la composition devra être validée par le chef de l'Etat.
Juste après avoir rencontré le chef de l'Etat, M. Conte a annoncé vouloir bâtir avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S), fondé sur le rejet des vieux partis, et le Parti démocrate (PD), principale force de gauche, "un nouvel humanisme".
Il a promis une relance économique de l'Italie qui doit aussi "retrouver un rôle de premier plan en Europe", appelant à "un pays plus juste, plus compétitif, plus solidaire, plus inclusif".
L'Italie était plongée dans une grave crise politique depuis que le chef de la Ligue (extrême-droite) Matteo Salvini a fait éclater le 8 août l'alliance formée 14 mois plus tôt avec le M5S, au motif que ce Mouvement lui opposait trop de refus sur les grandes infrastructures ou les baisses d'impôts.
M. Salvini avait surpris toute l'Italie en pleine torpeur estivale, réclamant au président des élections immédiates.
"Nous sommes dans une phase très délicate pour le pays et nous devons sortir au plus tôt de la période d'incertitude politique créée par la crise de gouvernement", a poursuivi M. Conte, après une rencontre d'une heure avec le président qui l'avait accueilli avec un grand sourire.
Selon le système parlementaire italien, une fois son gouvernement investi, M. Conte devra encore obtenir la confiance des deux chambres du parlement. Il va immédiatement consulter "tous les groupes parlementaires" et les forces politiques de la nouvelle majorité, et présentera sa liste de ministres au président "dans les prochains jours".
Dans son programme, M. Conte a parlé de relance de la croissance, d'investissements dans le Mezzogiorno, de préoccupation pour les jeunes qui quittent en masse ces régions et d'un développement compatible avec le respect de l'environnement. En revanche, pas un mot pour sa future politique à l'égard des migrants.
"Gouvernement riquiqui"
Les intenses et difficiles tractations qui ont préludé à la formation de la nouvelle coalition avait buté à un moment sur la reconduction de M. Conte à son poste. Car le chef du PD Nicola Zingaretti lui reprochait son silence pendant 14 mois de coalition Cinq Etoiles-Ligue face aux diktats de son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini contre les migrants et les ONG internationales qui les aident.
Le chef de la Ligue a immédiatement raillé jeudi dans un tweet "un gouvernement riquiqui uniquement fondé sur les fauteuils ministériels" dont la vie sera brève.
Dès mercredi soir, M. Salvini avait reconnu en quelque sorte sa défaite promettant toutefois de revenir au centre du jeu, en vertu de son score record aux Européennes de mai (34%).
"Nous devrons attendre six mois ou un an pour l'emporter ? Nous ne sommes pas pressés", a-t-il lancé sur un ton de défi, convaincu que la nouvelle majorité ne tiendra pas la route et que le retour aux urnes est inéluctable.
Au passage, le chef souverainiste a dénoncé un complot et un exécutif "formé sur les indications de Paris, Berlin et Bruxelles", estimant que "l'unique ciment qui unit le PD et les 5 Etoiles, c'est la haine contre la Ligue, le premier parti d'Italie".
Désormais, M. Conte va devoir s'atteler à l'arbitrage très compliqué de la répartition des maroquins ministériels.
Le projet de nouvelle coalition devra aussi être soumis au vote de la plateforme Rousseau, site internet de "démocratie directe" du M5S. Un scrutin incertain.
Même si Rousseau est très contestée pour son manque de transparence et de représentativité (100.000 inscrits seulement pour plus de 10 millions d'électeurs aux législatives de 2018).
Autre point d'interrogation: le sort de M. Di Maio, vice-Premier ministre sortant, laminé médiatiquement par M. Salvini en 14 mois d'alliance et très affaibli par la crise actuelle.
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