Le président américain avait plusieurs fois dit qu'il était prêt à s'impliquer dans ce dossier ultra-sensible entre l'Inde et le Pakistan, mais après avoir rencontré M. Modi, invité au G7, il a déclaré : "le Premier ministre a vraiment l'impression d'avoir sous contrôle" la situation.
Cette déclaration a été faite au lendemain d'un incident meurtrier dimanche, au moment où le territoire himalayen entre dans sa quatrième semaine de bouclage après la révocation début août par New Delhi de son statut d'autonomie.
L'Inde a révoqué le 5 août le statut d'autonomie de la partie du Cachemire qu'elle contrôle, provoquant des manifestations. Le Jammu-et-Cachemire (nom donné à cette zone par New Delhi) est peuplé en majorité de musulmans et revendiqué par le Pakistan.
Imran Khan, le Premier ministre pakistanais a annoncé lundi qu'il allait faire une tournée mondiale "afin d'expliquer ce qui se passe" et dénoncer "la politique poursuivie par Modi" qui fait "des ravages".
Il s'est déclaré convaincu que "de nombreux gouvernements musulmans qui ne nous soutiennent pas ouvertement pour leurs intérêts economiques, le feront tôt ou tard".
Depuis début août, un blocage des communications téléphoniques, d'internet, et de fortes restrictions à la circulation ont été imposés par le gouvernement indien.
Mais cela n'a pas empêché des échauffourées entre habitants et forces de sécurité.
Dimanche dans le district d'Anantnag, des manifestants en colère ont lancé des pierres en direction d'un camion qu'ils ont pris pour un véhicule militaire.
Le chauffeur de 42 ans a été touché à la tête et est décédé, a indiqué la police.
Deux hommes ont été arrêtés après l'incident, a rapporté l'agence de presse indienne PTI.
"Libertés entravées"
Selon les autorités indiennes, aucun civil n'est mort dans des opérations de police depuis le 5 août.
Mais des habitants affirment que trois personnes sont décédées, dont une jeune mère, asphyxiée après l'envoi par la police d'une grenade lacrymogène dans son logement.
De nombreuses sources au sein d'hôpitaux ont affirmé à l'AFP qu'au moins 100 personnes ont été blessées, dont certaines par arme à feu.
L'Inde accuse le Pakistan de soutenir en sous-main des groupes armés au Jammu-et-Cachemire. Les deux pays se disputent le Cachemire depuis leur partition en 1947, au terme de la colonisation britannique.
Les autorités affirment lever peu à peu les restrictions. Mais une délégation voulant s'enquérir de la situation et menée par une figure de l'opposition, Rahul Gandhi, a été refoulée à son arrivée samedi à l'aéroport de Srinagar -- la plus grande ville de l'Etat.
"Cela fait maintenant 20 jours que le peuple du Jammu-et-Cachemire voit sa liberté et ses libertés civiles entravées", a-t-il réagi sur Twitter.
"Lorsque nous avons tenté de visiter Srinagar, les chefs de l'opposition et la presse ont pu avoir un aperçu de l'administration drastique et de la brutalité dirigée contre la population", a-t-il ajouté.
Le chef régional de la police, Dilbagh Singh, a justifié le refoulement de M. Gandhi par la volonté d'éviter toute "déclaration controversée" au moment où la situation "revient à la normale".
Le gouverneur du Jammu-et-Cachemire, Satya Pal Malik, a défendu dimanche les restrictions en cours, assurant qu'elles visent à maintenir la paix dans la zone.
"Il n'y a pas eu un seul cas de meurtre au Jammu-et-Cachemire durant les 10 derniers jours. Si le blocage des télécommunications permet de sauver une vie humaine, alors où est le mal?", a-t-il déclaré, selon des médias indiens.
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