Dans une ambiance bon enfant, les manifestants - 9.000 selon la police, 15.000 selon les organisateurs - ont parcouru dans le calme ces quatre kilomètres, sous un soleil de plomb, démentant les craintes des autorités qui redoutaient des débordements pour cette seule manifestation déclarée dans le cadre du "contre-sommet".
Les organisateurs ont réussi leur pari de tenir une manifestation "familiale et populaire", mêlant anticapitalistes, écologistes, altermondialistes, quelques dizaines de "gilets jaunes" et des sympathisants basques, avec des ikurriña (le drapeau rouge, vert et blanc du Pays basque) bien en vue.
"Nous sommes plutôt contents car c'était un gros défi pour nous d'organiser ce contre-sommet et cette manifestation", a déclaré à l'AFP Sébastien Bailleul, porte-parole d'Alternatives G7, un collectif co-organisateur du contre-sommet avec la plateforme basque G7 Ez (Non au G7). La marche s'est déroulée "dans un cadre festif et familial regroupant des luttes françaises, basques et internationales".
De nombreux badauds ont regardé passer ce cortège bigarré, encadré par un service de médiation (250 personnes) très efficace, qui a pu avancer sans quasiment croiser un seul policier en uniforme même au moment de franchir le pont sur la Bidassoa, qui sépare la France et l'Espagne.
Le gouvernement français a mobilisé plus de 13.000 membres des forces de l'ordre pour assurer la sécurité du G7 et de la région.
"C'est important de montrer que la population se mobilise et qu'elle n'est pas d'accord avec le monde qu'on nous propose", a dit une manifestante, Elise Dilet, 47 ans, membre de l'association altermondialiste basque Bizi.
Xavier Godmet, 43 ans, paysan producteur de fromage en Normandie, passait des vacances en famille dans la région quand il a "changé (son)programme" pour venir "défendre l'agriculture locale".
"Stopper la mascarade"
Parti de Bilbao samedi matin avec cinq amis, Max, 28 ans, explique que les Basques espagnols ont traditionnellement "une culture de la lutte" et que c'est "logique" qu'ils soient "venus en nombre pour stopper la mascarade" qu'est selon lui le G7.
Drapeau de la paix sur l'épaule, Geneviève Legay, une figure du mouvement des "gilets jaunes" depuis qu'elle a été blessée lors d'un rassemblement en mars à Nice, explique que cette manifestation sert à "planter des graines" pour laisser "un autre monde à nos enfants et petits-enfants".
Alors que la forêt amazonienne brûle, les sept grands sont interpellés sur le réchauffement: " si le climat était une cathédrale, on l'aurait déjà sauvé", dit une pancarte, en allusion à Notre-Dame de Paris, vers qui les millions ont afflué pour sa réparation.
Pour dénoncer la crise migratoire, des manifestants en couverture de survie portaient des bateaux en plastique.
Vendredi soir, des heurts avaient opposé forces de l'ordre et manifestants à Urrugne, près du camp où résident une partie des anti-G7. La police avait essuyé des tirs de projectiles et fait usage de gaz lacrymogène et de lanceurs de balles de défense (LBD). Ces échauffourées ne sont "qu'un non-évènement", ont dit les organisateurs, tout en regrettant qu'il y "ait eu des blessés".
Au total, 17 personnes ont été interpellées, quatre policiers légèrement blessés et sept manifestants pris en charge par les services agrées de la protection civile, selon la préfecture.
Selon l'entourage de l'organisation du contre-sommet, 23 personnes ont été traitées par des "street medics", pour des affections allant "de l'égratignure au projectile de LBD dans les jambes".
Dimanche, les opposants ai G7 avaient prévu d'organiser sept "rassemblements pacifiques" sur des ronds-points ou devant des mairies autour de Biarritz, pour "encercler" symboliquement le G7.
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