Les incendies de l'immense forêt brésilienne se sont imposés à la dernière minute comme sujet phare pour le premier jour du sommet, comme il arrive parfois dans les grands rendez-vous internationaux.
Cette catastrophe écologique sera ainsi au menu des discussions du dîner qui réunira dans le phare de Biarritz, autour de spécialités basques, les dirigeants du club des grandes démocraties libérales: Emmanuel Macron, Donald Trump, Angela Merkel, Boris Johnson, Giuseppe Conte, Shinzo Abe et Justin Trudeau.
Des "initiatives concrètes" pour lutter contre ces incendies "pourraient se matérialiser" durant le sommet, a annoncé vendredi la présidence française, qui a réclamé de faire de cette "crise internationale" une priorité du sommet.
Les discussions pourraient être délicates car Emmanuel Macron a accusé le président brésilien Jair Bolsonaro d'avoir "menti" sur ses engagements sur le climat et d'"inaction" face à ces incendies qui dévastent depuis des jours le poumon vert du monde.
Ses critiques peuvent froisser Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un fervent soutien sur la scène internationale.
Berlin a par ailleurs exprimé ses réticences à l'annonce que Paris bloquerait le projet d'accord commercial entre UE et Mercosur, un sujet qui sera abordé lors du tête à tête entre Angela Merkel et Emmanuel Macron.
Auparavant, le président français s'adressera à 13H00 à la télévision pour "expliquer les enjeux" du sommet qu'il veut "utile" pour les populations, selon l'Elysée.
Imprévisible Trump
Les milliers de diplomates et de journalistes présents à Biarritz attendent de voir quelle sera l'attitude de l'imprévisible président américain sur les autres sujets de division.
Encouragera-t-il le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson, dont il loue les qualités, à privilégier un "Brexit dur" à une sortie négociée de l'Union européenne? Le tête-à-tête entre les deux dirigeants, volontiers provocateurs, sera à coup sûr l'un des moments forts du sommet.
La Maison Blanche a fait savoir vendredi que Donald Trump était "très enthousiaste" à l'idée de discuter avec Boris Johnson du futur accord de libre-échange entre leurs deux pays.
Les débats s'annoncent également houleux sur la taxation des géants du numérique, la relance de l'économie mondiale ou les tensions commerciales entre Pékin et Washington, au lendemain de l'imposition de nouveaux droits de douane de part et d'autre.
Sur le nucléaire iranien, autre dossier épineux, Emmanuel Macron informera ses homologues de la teneur de son entretien avec le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, qui a jugé, dans une interview à l'AFP, encourageantes les propositions de Paris pour débloquer la crise.
Face à cette multitude de sujets d'actualité, les organisateurs français essaieront de faire avancer des dossiers de fond qui feront l'objet de sessions particulières: la lutte contre les inégalités, l'éducation en Afrique ou la protection des océans.
Avec l'espoir de déboucher sur des "initiatives concrètes", partagées avec les dirigeants invités, comme l'Indien Narendra Modi ou six chefs d'Etat africains.
Opposants mobilisés
Depuis les salons du Centre Bellevue ou de l'Hôtel du Palais, les dirigeants bénéficieront d'une vue imprenable sur la grande plage de Biarritz totalement vidée des baigneurs et surfeurs.
Le centre de la ville voisine de Bayonne est également déserté, mais avant tout par crainte de violences en marge de rassemblements d'opposants anti-sommet, qui pourraient défier l'interdiction de manifester.
Des premiers heurts ont éclaté vendredi soir à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), où 17 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et quatre policiers légèrement blessés.
Anticapitalistes et altermondialistes, auxquels se joindront des militants basques, espèrent aussi rassembler 10.000 personnes pour manifester d'Hendaye à Irun (Espagne), distants de six kilomètres, au lendemain de leur contre-sommet.
"Nous ne tolérerons aucun débordement. S'ils surviennent, nous y répondrons", a prévenu le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a déployé plus de 13.000 policiers et gendarmes dans toute la région.
Les autorités françaises espèrent ne pas voir sur les écrans du monde entier diffuser des images de violences identiques à celles de précédents sommets internationaux, comme ceux d'Hambourg ou de Gênes, quelques mois après la crise des "gilets jaunes".
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