La rencontre, prévue dans la matinée, va permettre de "proposer des choses" afin de tenter de ramener Téhéran au respect de l'accord, déjà fragilisé par le retrait américain, a expliqué le chef de l'Etat, qui a aussi évoqué la question avec son homologue américain cette semaine lors d'un entretien téléphonique.
Ce dossier explosif, qui menace d'enflammer le Moyen-Orient, sera ensuite sur la table des dirigeants du G7, le club des sept pays les plus industrialisés, qui s'ouvre samedi à Biarritz dans le sud-ouest de la France.
"On doit avoir une discussion au sommet sur comment on gère le dossier iranien, on a des vrais désaccords au sein du G7", souligne le président français, en référence à la politique de pression maximale exercée par le président américain sur Téhéran.
Conclu en 2015 entre l'Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne), l'accord avait permis la levée d'une partie des sanctions en échange de l'engagement iranien de ne pas se doter de l'arme nucléaire.
Mais Donald Trump en est sorti avec fracas en mai 2018 et a depuis rétabli de lourdes sanctions qui étranglent l'économie iranienne.
En réponse au retrait américain et à l'incapacité des Européens à l'aider à contourner les sanctions, Téhéran a arrêté en juillet de respecter certains de ses engagements pris aux termes de l'accord.
"Trouver un terrain d'entente"
Paris tente d'obtenir un allègement des sanctions visant le pétrole iranien en échange d'un retour de l'Iran au plein respect de l'accord et de nouvelles négociations avec Téhéran sur son programme balistique et son influence régionale.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a fait état jeudi, à la veille de son entretien, de "points d'accord" avec Emmanuel Macron.
"Le président Macron a contacté le président (iranien Hassan) Rohani avec diverses propositions et le président Rohani m'a chargé d'aller rencontrer le président Macron pour savoir si nous pourrons finaliser certaines de ces propositions afin de permettre à chacun de s'acquitter de ses obligations en vertu du JCPOA" (l'accord sur le nucléaire), a déclaré Mohammad Javad Zarif, en visite à Oslo.
"C'est l'occasion d'examiner la proposition du président Macron et de présenter le point de vue du président Rohani, et de voir si nous pouvons trouver un terrain d'entente. Nous avons déjà des points d'accord", a-t-il ajouté.
Le président français, qui mène les efforts européens pour préserver l'accord, a multiplié les échanges avec Hassan Rohani et Donald Trump et dépêché en juillet son conseiller diplomatique Emmanuel Bonne à Téhéran.
Au point de s'attirer les foudres du président américain. "Je sais qu'Emmanuel veut bien faire, comme tous les autres, mais personne ne parle pour les Etats-Unis à part les Etats-Unis eux-mêmes", a tweeté le locataire de la Maison Blanche le 8 août.
"Moment fatidique"
Tout en durcissant toujours plus la pression diplomatique, économique et militaire sur Téhéran, Donald Trump a aussi multiplié les appels au dialogue, y compris durant l'escalade des tensions dans le Golfe, où plusieurs pétroliers ont été arraisonnés et un drone américain abattu par l'Iran.
Le chef de la diplomatie iranienne a confirmé avoir été récemment invité à rencontrer le président américain à la Maison Blanche, ce qu'il dit avoir refusé.
Mais les Etats-Unis ont aussi décrété des sanctions le 1er août contre M. Zarif, accentuant encore leur campagne de "pression maximale" sur le régime iranien qu'ils accusent de déstabiliser le Moyen-Orient.
"On est à un moment fatidique", met en garde Emmanuel Macron, notant que les Iraniens sont "en train de construire une stratégie de sortie du JCPOA" néfaste pour la région et jugeant la stratégie américaine tout aussi risquée.
L'Iran a menacé de s'affranchir d'autres obligations si les Etats parties à l'accord ne parviennent toujours pas à l'aider à contourner les sanctions, notamment pour vendre son pétrole.
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