Des membres des secours alpins ont veillé toute la nuit le corps retrouvé dimanche soir, et les délicates opérations pour le remonter ont commencé à l'aube.
Dans cette zone escarpée où les falaises plongent dans la mer, sur la commune de San Giovanni a Piro, à près de 200 km au sud de Naples, les secouristes ont placé le corps sur une civière et l'ont fait descendre à l'aide de cordes jusqu'à une petite plage en contrebas.
De là, une vedette des garde-côtes devait le récupérer et l'emmener dans un port à la mi-journée pour le remettre aux autorités.
Une autopsie doit être effectuée, afin de déterminer en particulier si une mobilisation plus rapide et plus massive des secours aurait pu le sauver.
Âgé de 27 ans, sportif et organisé, Simon Gautier vivait depuis deux ans à Rome pour rédiger une thèse en histoire de l'art.
Il était parti le jeudi 8 août, avec de l'eau et des vivres, pour plusieurs jours de randonnée en solitaire le long de la côte, mais avait appelé à l'aide le lendemain matin en expliquant s'être cassé les deux jambes en tombant d'une falaise.
Malheureusement, il n'a pas pu dire où il se trouvait. "Au milieu de nulle part, sur la côte". Et il n'a pas été possible de localiser son téléphone.
"On pouvait faire plus"
C'est seulement après une forte mobilisation de ses proches et des appels dans les médias que des témoignages ont permis de restreindre la vaste zone de recherche et que des renforts expérimentés sont arrivés sur place.
"Il y a eu des erreurs du début à la fin, depuis le moment où la machine des secours s'est mise en marche", ont dénoncé des amis du jeune homme à des médias italiens. "On pouvait faire plus et surtout, les efforts qui ont été faits ces derniers jours auraient dû être faits dès le 9 août".
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part remercié dimanche soir les autorités italiennes "qui se sont mobilisées pour le retrouver", tout en exprimant sa "tristesse".
Samedi, la préfecture avait assuré dans un communiqué que tout avait été fait dès l'appel à l'aide pour localiser le jeune homme puis tenter de le retrouver, dans une vaste zone escarpée qui s'étendait au départ sur 140 km2.
D'abord peu nombreux, les spécialistes (pompiers, secours alpins, équipes cynophiles) étaient une centaine à pied d'oeuvre dimanche, neuf jours après la disparition de Simon Gautier, avec un hélicoptère et des drones.
C'est finalement avec une paire de jumelles qu'un membre des secours alpins a repéré un sac en plastique blanc. Dépêchée sur place, une équipe a découvert en contrebas le sac à dos du jeune homme, puis son corps sans vie.
"Comme vous pouvez l'imaginer, nous sommes tous épuisés, tant physiquement que psychologiquement", a réagi sur les réseaux sociaux une amie du jeune homme, à propos de la vingtaine de proches accourus pour arpenter les sentiers à sa recherche.
Une cagnotte ouverte dimanche sur internet pour soutenir financièrement ceux d'entre eux à cours de ressources a récolté près de 4.000 euros.
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