La plaque commémorative doit être inaugurée vers 14h00 GMT, sur le site de l'ancien Okjökull (littéralement "glacier Ok" en islandais), dans l'ouest de l'île.
La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir et l'ancienne commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Mary Robinson sont notamment attendues lors de la cérémonie.
"Il s'agira du premier monument érigé en l'honneur d'un glacier disparu à cause des changements climatiques dans le monde", avait déclaré en juillet Cymene Howe, professeure d'anthropologie à l'Université Rice aux Etats-Unis, à l'initiative du projet.
Avec cette plaque en lettres d'or titrée en islandais et en anglais "Une lettre pour l'avenir", les chercheurs espèrent sensibiliser la population face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique.
La plaque porte également la mention "415 ppm CO2", en référence au niveau record de concentration de dioxyde de carbone enregistré dans l'atmosphère en mai dernier.
"En commémorant un glacier déchu, nous voulons mettre l'accent sur ce qui est en train de disparaître - ou de mourir - dans le monde entier, et attirer l'attention sur le fait qu'il s'agisse de quelque chose qui a été 'accompli' par les hommes, bien que nous ne devions pas en être fiers", explique Cymene Howe, citée dans un communiqué.
"Les discussions sur le changement climatique peuvent être très abstraites, accompagnées de nombreuses statistiques catastrophiques et des modèles scientifiques complexes (...) incompréhensibles", ajoute-t-elle.
Ainsi, juge la professeure, "un monument à la mémoire d'un glacier disparu peut-être un bon moyen d'appréhender ce à quoi nous sommes aujourd'hui confrontés".
Selon la chercheuse et son confrère Dominic Boyer, l'Islande perd environ onze milliards de tonnes de glace chaque année. Les scientifiques craignent la disparition des quelque 400 glaciers que compte l'île subarctique d'ici 200 ans.
Déclassé en 2014
La glace de l'Okjökull, qui recouvrait encore 16 km2 de surface en 1890 n'était plus que de 0,7 km2 en 2012, selon un rapport de l'université d'Islande publié en 2017.
En 2014, "nous avons pris la décision qu'il ne s'agissait plus d'un glacier, c'était seulement de la glace morte qui ne bougeait plus", raconte à l'AFP le géologue Oddur Sigurdsson, qui a étudié l'Okjökull. Le glacier est alors déclassé, une première pour l'Islande.
Pour avoir le statut de glacier, la masse de glace et de neige de celui-ci "doit être assez épaisse pour pouvoir se déplacer grâce à son propre poids", soit 40 à 50 mètres d'épaisseur afin de produire suffisamment de pression pour rendre la glace malléable, explique-t-il.
Près de la moitié des sites du patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d'ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel, selon une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en avril.
Oddur Sigurdsson dit "craindre que rien ne puisse être fait pour arrêter" ces disparitions. "L'inertie du système climatique est telle que, même si on arrêtait dès maintenant d'introduire des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, il continuerait à se réchauffer pendant un siècle et demi ou deux avant d'atteindre son équilibre", précise-t-il.
En Islande, le parc national du Vatnajökull, dans le sud de l'île, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis juillet, porte le nom du glacier qu'il abrite et qui conserve encore le titre de plus grande calotte glaciaire d'Europe.
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