Plus de 7.500 personnes, venues de 49 pays, devaient se presser dans la capitale américaine pour assister aux championnats du monde de Pokémon, du 16 au 18 août. A première vue vendredi, au premier jour de cet évènement annuel, la plupart des participants avait vingt ans ou plus.
"J'ai 24 ans, mais je sais que je fais jeune", s'amuse Amanda Gunkle, vêtue de la tête aux pieds de l'attirail Pikachu, le Pokémon jaune vedette.
"Je suis une fan (de Pokémon) depuis toute petite", confie-t-elle. Elle est venue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, avec son frère jumeau, pour regarder le tournoi.
Pas étonnant que Pokémon séduise les plus jeunes, mais, pour les vieux fans, l'amour de ces créatures imaginaires marie nostalgie et nouveautés.
La franchise est lancée au Japon en 1996 mais ne connaît pas de franc succès aux Etats-Unis avant le début des années 2000.
La marque continue à sortir des jeux vidéos régulièrement. Il y a également des cartes Pokémon, une série télévisée animée et plusieurs films. L'univers attire différentes générations, assure Elvin Gee, un porte-parole de la Pokemon Company.
"C'est incroyable d'observer les parents donner leurs cartes et leurs jeux vidéos à leurs enfants", confie celui qui, en grandissant, était un fan absolu de ces créatures fictionnelles.
La popularité de Pokémon s'est aussi renforcée récemment avec le succès fou du jeu sur smartphone Pokemon Go et la sortie en mai du film "Pokémon: Détective Pikachu", qui a rapporté jusqu'ici plus de 430 millions de dollars dans le monde.
John Kim, un fan venu du New Jersey, un Etat au nord de Washington, "aime vraiment" voir ses enfants jouer à Pokémon.
"Ils sont ainsi forcés d'apprendre à perdre et à gagner avec élégance", développe-t-il.
Le quadragénaire a conduit jusqu'ici avec sa famille pour que ces deux fils les plus âgés - 8 et 11 ans - puissent participer au tournoi.
Chez les Kim, la passion Pokémon ne s'est pas transmise de père en fils. John est devenu fan quand ses progénitures ont commencé à jouer.
Toute la famille joue désormais, même le plus jeune garçon, âgé de quatre ans.
"C'est un bon jeu de stratégie qui les fait réfléchir", poursuit le père de famille de 40 ans, avant d'ajouter qu'il aime surtout voir ses enfants jouer au jeu de carte car "ce n'est pas un écran".
A Washington, le but c'est aussi de gagner. Le prix maximum s'élève à 25.000 dollars. Mais les récompenses sont souvent distribuées sous formes de bourse d'études ou de bon de voyage, en particulier pour les joueurs mineurs.
"D'où l'on vient, quelle que soit la langue que l'on parle, cela n'a pas d'importance, nous essayons de nous comprendre et puis nous avons un intérêt commun", décrit Yannick Daunais, 38 ans, qui a emmené sa famille ici depuis le Québec pour que son fils de 11 ans puisse participer aux championnats.
Comme pour John Kim, Yannick Daunais a commencé à jouer à Pokémon quand ses filles ont débuté. Lui et son fils ont même fait des heures supplémentaires ensemble les jours avant le tournoi.
"Nous sommes comme une immense famille", dit sa fille Mya, 14 ans. Elle et sa soeur Lidya, 12 ans, sont déguisées en Pikachu et Evoli, un autre Pokémon.
Telle fille, tel père, ce dernier acquiesce: "Nous faisons partie d'une immense famille Pokémon."
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