Serikjan Bilash, qui était jugé pour incitation à la haine raciale et risquait à ce titre sept ans de prison, a expliqué à l'AFP avoir accepté de passer un accord avec le tribunal : celui-ci lui a accordé la liberté contre une cessation de ses activités militantes.
"J'ai dû mettre fin à mon militantisme contre la Chine. C'était ça ou sept ans de prison. Je n'avais pas le choix", a-t-il dit, s'exprimant dans la soirée dans un restaurant d'Almaty, la deuxième ville du Kazakhstan, où il se trouvait avec sa famille et une quarantaine de ses soutiens.
Serikjan Bilash avait été arrêté en mars puis placé en résidence surveillée. Son procès avait commencé le 29 juillet dernier.
La justice kazakhe lui reproche une campagne destinée à sensibiliser l'opinion au sort des Kazakhs et d'autres populations musulmanes victimes de la répression chinoise au Xinjiang.
Son procès, entamé à Nur-Sultan, la capitale, avait par la suite été transféré à un tribunal d'Almaty.
Devant le tribunal, M. Bilash avait dénoncé un "génocide" perpétré selon lui par Pékin au Xinjiang, accusant les autorités kazakhes de "travailler au service de l'expansion chinoise".
Son mouvement de défense des droits des minorités Ata-Jurt a été une source importante d'informations sur ce que la Chine présente comme des centres d'éducation mais que d'anciens détenus affirment être des camps de rééducation politique.
Quelque 1,5 million d'habitants d'ethnie kazakhe habiteraient au Xinjiang, une vaste région chinoise principalement peuplée de musulmans. Théâtre de violentes tensions interethniques et d'attentats meurtriers, la province a été placée ces dernières années sous haute surveillance policière.
L'incarcération de milliers de personnes d'origine kazakhe au Xinjiang est un sujet délicat dans les relations sino-kazakhes, le Kazakhstan étant un allié de la Chine et son économie dépendant fortement de ce pays.
Les autorités kazakhes ont assuré l'année dernière que leurs efforts diplomatiques auprès des Chinois avaient permis la libération de quelque 2.500 Kazakhs de souche et leur émigration vers le Kazakhstan.
A LIRE AUSSI.
Des ouïghoures transformées par leur passage dans des camps chinois
Droits de l'Homme, camps de rééducation: la Chine sur le gril à l'ONU
Droits de l'homme : un avocat chinois en prison pour "subversion"
Présidentielle inédite au Kazakhstan, sans Nazarbaïev
Présidentielle au Kazakhstan : des centaines d'opposants arrêtés
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.