"Angela ! Ange est là ! Angele l'a !", peu importe l'orthographe, si vous entendez ce prénom à répétition dans la rue, c'est qu'il y a un problème ! Le dispositif "Angela" a été créé en 2017 à Rouen. Il vise à demander secours discrètement aux gérants des bars lorsque vous êtes victime de harcèlement de rue. Depuis lundi dernier, la campagne se développe à Caen (Calvados).
Un jeu de mots qui interpelle
Comment ça marche ? "Lorsqu'une femme se fait embêter dans la rue, elle peut demander "Angela" au barman, qui comprend qu'elle est en danger. Il peut donc lui offrir refuge, appeler un taxi, sortir le harceleur du bar ou encore appeler la police", indique Lara Lemaire, étudiante en droit et porteuse du projet à Caen.
Les affiches sont aussi collées dans certains toilettes des bars. - Léa Quinio
Pour le moment, le porte-à-porte semble bien fonctionner. Lundi 12 août 2019, elle a commencé à faire la tournée des bars volontaires pour participer à cette campagne. Le café mondain a été l'un des premiers, avant que le bar L'Endroit, Les Touristes, Aux grands hommes, O' pain burger ou bien la Tour Solidor n'en fassent de même. Le projet part d'un constat : "On compte 90 féminicides en France depuis janvier 2019. Il n'y a pas plus de harcèlement de rue à Caen qu'ailleurs, il y en a partout, dans les bars ou dans les rues. Nous, on n'a pas vocation à créer une milice. On veut presque démocratiser l'appel à l'aide".
Étendre le dispositif aux boulangeries et pharmacies
Si le sujet est souvent tabou chez les femmes, ce simple mot "Angela" peut les aider à sortir du silence. Par cette initiative, la jeune femme de vingt ans souhaite simplement que les gens puissent rentrer chez eux en toute sécurité, notamment après une soirée en ville par exemple. Le faire juste avant la rentrée et les vagues des soirées étudiantes était aussi stratégique.
À Rouen, le collectif féministe étudiant a pris les choses en main et compte pas moins d'une vingtaine de bars partenaires. À Caen, elle espère en toucher une trentaine, a minima. Pour impulser cela, Lara espère aussi "pouvoir développer le projet dans les boulangeries et pharmacies afin qu'une femme soit en sécurité quelle que soit l'heure de la journée, de jour comme de nuit".
• AUDIO - Lara Lemaire, porteuse du projet à Caen :
"On a volonté de développer ça partout dans Caen"
Pour suivre la campagne ou s'informer sur les bars partenaires, rendez-vous sur la page facebook : Demandez Angela - Caen.
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