La majeure partie de la province d'Idleb ainsi que des segments de celles voisines d'Alep, Hama et Lattaquié échappent toujours au contrôle du président syrien Bachar al-Assad, huit ans après le début de la guerre.
Cette zone, dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) mais qui abrite aussi quelques groupes rebelles, est la cible depuis fin avril de bombardements quasi quotidiens du régime et de son allié russe.
Depuis plusieurs jours, les forces prorégime ont avancé aux dépens des jihadistes et des rebelles.
Elles se trouvent désormais à trois kilomètres au nord-ouest de la ville stratégique de Khan Cheikhoun après avoir pris le contrôle jeudi de cinq villages environnants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Khan Cheikhoun se trouve sur l'autoroute qui traverse Idleb et relie la capitale Damas à la métropole d'Alep (nord), toutes deux sous contrôle gouvernemental.
"L'objectif est d'encercler Khan Cheikhoun et d'atteindre l'autoroute", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Les combats sont toutefois acharnés. Mercredi, un avion de l'armée syrienne qui survolait une zone à l'est de Khan Cheikhoun a ainsi été abattu par les jihadistes et son pilote capturé, une première depuis le début de l'escalade militaire dans la région, selon l'OSDH. HTS a revendiqué l'attaque.
Jeudi, le groupe jihadiste a publié sur son site une vidéo montrant un homme, présenté comme le pilote, qui affirme s'appeler Mohammad Ahmad Sleiman et être lieutenant de l'armée de l'air syrienne.
- "L'horreur" -
Depuis la nuit de mercredi à jeudi, les combats ont tué 24 jihadistes et rebelles et 20 combattants prorégime.
Plus de 1.300 combattants jihadistes et rebelles et plus de 1.150 membres des forces prorégime sont morts dans les affrontements depuis fin avril, selon l'OSDH.
Du côté des civils, aucun mort n'a été déploré jeudi.
La veille, neuf civils avaient été tués dans des raids russes et syriens sur plusieurs localités et villages du sud d'Idleb, notamment à Maaret Hourma et ses environs.
Un secouriste des Casques blancs ainsi qu'un conducteur d'ambulance et un infirmier de l'ONG Syrian American Medical Society (SAMS) y ont péri dans des frappes russes, suscitant la réprobation de l'ONU.
"L'attaque de mercredi révèle à nouveau l'horreur (...) à Idleb et dans le nord de Hama, où trois millions de civils restent piégés et où les travailleurs humanitaires (...) continuent de sacrifier leurs vies pour sauver les autres", a déploré dans un communiqué Mark Cutts un des responsables de l'ONU pour la coordination humanitaire en Syrie.
La province d'Idleb abrite de nombreux personnes ayant fui leur foyer dans d'autres régions de Syrie en raison des combats ou de la reprise par le régime de zones rebelles.
Depuis le début de l'escalade militaire, plus de 820 civils ont péri dans les bombardements, d'après l'OSDH. Et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, selon l'ONU qui dit craindre une "catastrophe" humanitaire.
La région d'Idleb a fait l'objet d'un accord sur une "zone démilitarisée" conclu en septembre 2018 par Ankara, parrain des rebelles, et Moscou. Mais celui-ci n'a été que partiellement appliqué, les jihadistes ayant refusé de se retirer.
Déclenchée en 2011 après la répression meurtrière par le régime de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et jeté sur les routes de l'exil des millions de personnes.
A LIRE AUSSI.
Syrie: les forces prorégime cherchent à encercler une ville clé du nord-ouest
Syrie: poursuite des raids du régime sur Idleb, 13 civils tués
Syrie: 14 civils dont sept enfants tués dans des raids du régime
Syrie: escalade militaire à Idleb, l'ultime grand bastion jihadiste
Syrie: 14 civils tués dans des frappes du régime sur l'ultime grand bastion jihadiste
- affrontements
- Alep
- allié russe
- ankara
- bachar al-assad
- cham
- combattants pro-régime
- contrôle gouvernemental
- damas
- escalade militaire
- ex-branche syrienne
- forces prorégime
- frappes russes
- groupe jihadiste hayat tahrir al-cham
- guerre en syrie
- Hama
- Idleb
- lattaquié
- moscou
- président syrien bachar al-assad
- raids russes
- rami abdel rahmane
- répressions meurtrières
- secouristes des casques blancs
- Syrie
- travailleurs humanitaires
- zones rebelles
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.