"Pas de coeur", "Qu'il dégage !", "Ca ne vaut pas un Pauleta", "Neymar hijo de puta (fils de pute en espagnol)", "Se faire taper par une pute n'arrive pas qu'en remontada, tu t'en souviens ?"... Les banderoles, les chants et les commentaires des ultras sont au mieux tranchants, au pire grossiers, mais le message est clair: pour la reprise du Championnat, autour du Parc des Princes, le N.10 parisien n'était pas le bienvenu.
"Certes c'est une star, mais avec une mentalité pareille, autant ne pas garder un joueur comme ça", se lamente Benjamin, un membre du PSG Fan Club Normandie. "Quand on voit un joueur comme ça qui s'en fout de nous, qui ne vient pas nous voir à la fin du match, ça nous frustre, c'est irrespectueux, ça ne nous donne pas envie de l'aimer".
"Casse-toi"
Ce fan n'aura quoi qu'il arrive pas l'occasion de croiser Ney: le Brésilien a été mis de côté pour la 1re journée par le nouveau directeur sportif Leonardo, qui a concédé des "discussions plus avancées" sur son transfert. Barcelone et le Real Madrid sont les deux destinations les plus évoquées par la presse.
A observer la réaction des tribunes dimanche - "Bienvenue à la maison" pour Leo versus "Neymar casse-toi" à l'attention du joueur -, aucun doute que le public a choisi le camp du dirigeant, pas celui de son phénomène.
Dans les faits, en ce soir de reprise dans l'Ouest parisien, Neymar n'est d'ailleurs pas absent que de la feuille de match. Difficile de croiser un maillot floqué à son nom aux abords du Parc, dur aussi de tomber sur une publicité à son effigie dans la boutique officielle: celle-ci a privilégié pour sa devanture Marco Verratti, Marquinhos et Mbappé, évidemment.
A l'intérieur, les vendeurs ne cachent pas que le flocage "Neymar 10" ne fait plus rêver. "J'en ai fait cinq ou six aujourd'hui, contre au moins une soixantaine pour Mbappé", confie l'un d'eux.
"Il n'a jamais été là"
A la sortie du magasin, la scène est édifiante: le petit Mathéo, 7 ans, accompagné de son papa, enlève son maillot "Neymar" de l'année 2018-19 pour enfiler, non sans un petit pincement au coeur, sa tunique de la nouvelle saison fraîchement achetée. Au dos de celle-ci, on ne lit plus "Neymar", mais "Mbappé".
"Je suis un peu triste, car il va peut-être partir. Il était fort, il dribblait, il marquait, je l'aimais bien", se plaint le jeune garçon, déjà nostalgique...
Chez les ultras, pas de place à la nostalgie: "Ca fait deux mois qu'il est parti", lance Yoann, ultra au Collectif ultras Paris (CUP) et qui suit tous les matches à domicile depuis 1996. Comme plusieurs de ses camarades du groupe, il a commandé un nouveau maillot "N.10", mais a effacé le nom de Neymar sur son dos.
"Ce qui compte, c'est le logo, les couleurs, l'histoire. Pas les joueurs. Eux, ils s'en vont, nous on reste", assène à ses côtés Anna (le prénom a été modifié), "en colère". "Au final, c'est un joueur qu'on paye cher et qu'on a du mal à faire partir, alors qu'il s'est blessé quand on a eu besoin de lui", poursuit la jeune femme.
Celle-ci va même jusqu'à dresser un constat implacable: "Neymar, ce n'est pas qu'il est déjà parti. C'est qu'il n'a jamais été là."
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