En début d'après-midi, des manifestants pro-démocratie se sont rassemblés au coeur de Victoria Park à Hong Kong d'où ils ont entamé une marche non autorisée par la police.
"Nous sommes encore là (...) et nous verrons si nous avons envie de marcher plus tard", a déclaré à l'AFP une manifestante de 25 ans qui se présente simplement sous son nom, Wong.
"Que le rassemblement soit illégal ne nous inquiète pas beaucoup", a-t-elle ajouté.
"Ce ne serait pas bon pour Hong Kong que tout le monde ait peur et que personne n'ose descendre dans la rue", dit-elle encore. "Nous devons être libres de la peur."
"Le chat et la souris"
La police a autorisé le rassemblement dans le Victoria Park mais pas la marche prévue à partir de là en direction de l'est de l'île de Hong Kong.
Les manifestants adoptent ce week-end la stratégie "du chat et de la souris" pour essayer de minimiser les confrontations directes avec la police.
"Notre objectif est d'éviter les blessures, le sang et les arrestations", a expliqué à l'AFP un étudiant de 17 ans qui se trouvait à Victoria Park et dont le nom de famille est Chan.
Samedi soir, la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes et arrêté 16 personnes, mais les manifestants sont parvenus dans l'ensemble à éviter des confrontations musclées comme celles qui ont eu lieu ces dernières semaines.
"Nos précédentes stratégies qui consistaient à rester au même endroit ont conduit à de nombreuses arrestations et blessures", a poursuivi Chan. "Nous devons +être comme de l'eau+ pour éviter les coups", a-t-il ajouté.
Les autorités ont aussi refusé une deuxième manifestation qui a débuté également dimanche après-midi avec plusieurs milliers de participants, nombreux vêtus de noir, casques jaunes sur la tête, dans le quartier ouvrier de Sham Shui Po à Kowloon.
Parallèlement, quelques centaines de contestataires poursuivaient un sit-in dimanche à l'aéroport international pour le troisième jour d'affilée. Ils espèrent rallier ainsi à leur cause les visiteurs étrangers qui débarquent à Hong Kong.
Née du rejet d'un projet de loi controversé de l'exécutif hongkongais pro-Pékin qui voulait autoriser les extraditions vers la Chine, la mobilisation a depuis considérablement élargi ses revendications avec, en ligne de mire, le pouvoir central chinois.
Les militants pro-démocratie demandent l'élection d'un successeur de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif, au suffrage universel direct, et non sa désignation par Pékin, comme c'est le cas actuellement.
Ils exigent aussi une enquête sur les violences dont ils accusent la police et l'abandon pur et simple du projet de loi controversé.
Le territoire du sud de la Chine et "hub" financier international connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par Londres en 1997, avec des manifestations et des actions presque quotidiennes qui ont souvent dégénéré en violences entre activistes radicaux et forces de l'ordre.
La cheffe de l'exécutif de Hong Kong a exclu vendredi toute concession aux manifestants, tout en mettant en garde contre une grave crise économique engendrée par leur mouvement.
"En ce qui concerne une solution politique, je ne crois pas que nous devrions faire des concessions dans le but de faire taire les manifestants auteurs de violences", a déclaré Carrie Lam lors d'une conférence de presse surprise, deux mois jour pour jour après le début de la mobilisation.
Samedi, s'adressant aux étudiants d'un camp de cadets de l'armée de Hong Kong, Mme Lam a déclaré que la ville était confrontée "à des difficultés externes et des dangers internes" et répété que le risque d'un ralentissement économique était "très élevé".
Carrie Lam a reçu dans cette crise un soutien total de Pékin, qui a musclé son discours et intensifié ses menaces à l'égard des manifestants.
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