Très encadré, le rassemblement ne doit durer que deux heures et sera cantonné à partir de 14H00 (11H00 GMT) à l'avenue Sakharov, près du centre de la capitale russe, où plus de 20.000 personnes s'étaient réunies le 20 juillet pour ce qui était la dernière manifestation autorisée par les autorités.
Interdits, les deux rassemblements suivants se sont soldés par respectivement 1.400 et un millier d'interpellations, témoignage d'un durcissement de la répression face à la contestation.
Ce durcissement s'exprime aussi par les nombreuses perquisitions ayant visé des opposants ou de simples manifestants, l'ouverture d'une enquête pour "blanchiment" visant l'organisation du chef de file de l'opposition Alexeï Navalny et les courtes peines d'emprisonnement auxquelles ont été condamnés presque tous ses alliés politiques.
Parmi les leaders de l'opposition libérale, seule la jeune avocate Lioubov Sobol est encore en liberté, échappant à la détention car elle a un enfant en bas âge.
Elle a dénoncé vendredi lors d'une conférence de presse "l'intimidation et la répression politique", appelant les autorités à mettre "immédiatement fin à cette attaque de l'Etat contre la société".
Si l'opposition est décimée, plusieurs personnalités parfois éloignées de la politique ont annoncé leur intention de manifester. C'est le cas du Youtubeur Iouri Doud, dont les vidéos dépassent parfois les 20 millions de vues, ou de l'un des rappeurs les plus populaires de Russie, Oxxxymoron, pour qui ça sera "la première manifestation".
Si l'autorisation délivrée par la mairie de Moscou devrait permettre d'éviter les arrestations massives vues ces dernières semaines, Alexeï Navalny a néanmoins appelé à une marche en ville après le rassemblement. La police a prévenu qu'elle serait "immédiatement stoppée".
D'autres rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de Russie.
- Ligne dure -
La contestation a démarré après le rejet, pour des prétextes douteux, d'une soixantaine de candidats indépendants aux élections locales du 8 septembre, qui s'annoncent difficiles pour les candidats soutenant le pouvoir dans un contexte de grogne sociale.
Jour après jour, la ligne dure choisie par le pouvoir pour faire face à ce mouvement de contestation inattendu, et inédit depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012, semble en tout cas s'affirmer.
Cette semaine, le Parquet a ainsi demandé le retrait de ses droits parentaux à un couple ayant manifesté avec son bébé et laissé peser une menace similaire sur les parents tentés de faire de même.
Les inculpations pour "troubles massifs" à la suite de la manifestation du 27 juillet se multiplient. Douze personnes sont pour l'instant détenues pour ce motif et risquent jusqu'à quinze ans de prison.
Quant à Alexeï Navalny, son "Fonds de lutte contre la corruption" dont les vidéos dévoilant la corruption des élites russes cumulent des dizaines de millions de vues sur YouTube est dans le viseur de la justice, qui a déjà gelé les comptes de l'organisation.
"C'est jusqu'à présent la tentative la plus agressive de nous bâillonner", a commenté sur son blog Alexeï Navalny, qui purge une peine de 30 jours de prison et ne sortira que fin août.
Parallèlement, les autorités tentent par tous les moyens de décourager les jeunes Moscovites de manifester. Comme la semaine dernière, la mairie de Moscou a sorti de son chapeau un festival de musique gratuit, organisé à la hâte samedi et dimanche dans un parc de la capitale.
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