La côte adriatique vendredi, la Basilicate samedi, la Sicile dimanche: une véritable tournée des plages pour le patron de la Ligue (extrême droite), qui martèle à chaque étape le même message.
"Il faut rendre la parole aux Italiens. C'est un choix de courage, de cohérence, mais aussi de dignité", a répété le "Capitano", vendredi à Termoli (centre-est), après avoir enchaîné les selfies avec des partisans euphoriques.
Juste après avoir décrété la fin de son alliance avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) jeudi, il avait profité d'un meeting à Pescara (est) pour intimer aux parlementaires de "lever leur cul de leur chaise et revenir à Rome" pour faire tomber le gouvernement.
Alors que le Parlement est en vacances, tous les élus de la Ligue sont ainsi convoqués lundi après-midi.
Pris de court par le brusque revirement de son désormais ex-allié, Luigi Di Maio, chef de file du M5S, entend pour sa part compter ses troupes lundi matin.
Lundi à 18H00, les chefs des groupes parlementaires du Sénat doivent se retrouver pour définir le calendrier de cette crise inédite. Si l'Italie a l'habitude de voir valser les gouvernements, c'est la première fois qu'elle risque de devoir voter à l'automne, alors qu'il faut discuter du budget.
Tous à Gênes
La réunion au Sénat devra déterminer à quelle date rappeler les élus et si la chambre haute commencera par recevoir le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, qui a demandé à s'exprimer devant elle, ou par examiner la motion de défiance contre lui déposée vendredi par la Ligue.
Selon les médias italiens, M. Conte souhaiterait d'abord aller au G7 de Biarritz, qui s'ouvre le 24 août dans le sud-ouest de la France, et choisir le commissaire européen italien, sur lequel il n'a désormais plus besoin de s'entendre avec la Ligue.
Mais les observateurs penchent plutôt pour un rappel des parlementaires dès le 19 ou le 20 août, avec une dissolution quelques jours plus tard, ce qui laisserait ouverte, compte tenu des délais obligatoires, la possibilité de voter avant la fin octobre comme l'exige M. Salvini.
La grande inconnue reste la position du chef de l'Etat, Sergio Mattarella, qui a seul le pouvoir de dissoudre le Parlement, après consultation des présidents des deux chambres et des dirigeants politiques, et de convoquer un scrutin.
Or M. Mattarella est notoirement opposé à des élections en septembre-octobre, période où le gouvernement de la troisième économie de la zone euro, très endettée, doit préparer le budget de l'année suivante, en discuter avec Bruxelles et le faire adopter au Parlement.
Un gouvernement expédiant les affaires courantes n'aurait pas le poids nécessaire pour négocier avec Bruxelles, ce qui pénaliserait l'Italie sur les marchés, alors que les taux italiens ont déjà grimpé après les annonces de Salvini.
Dans l'immédiat, M. Mattarella est parti pour quelques jours de vacances en Sardaigne.
Il est ensuite attendu mercredi à Gênes (nord-ouest), où il doit retrouver M. Conte et ses deux vice-Premiers ministres pour les commémorations de l'effondrement du pont autoroutier qui avait fait 43 morts l'an dernier.
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