Jean-Mathieu Michel, "pour nous, c'était avant tout Jeannot. Pas besoin de faire son éloge, de raconter le cours de sa vie... On le connaissait tous", a déclaré lors d'une brève allocution le premier adjoint de la commune, Alain Reichardt.
"Le décès de notre maire, de par ses circonstances, a un retentissement national (...) A Signes, (nous voulons) lui dire qu'on l'aimait, qu'il nous manque déjà et qu'il va nous manquer", a-t-il poursuivi au sujet de celui qui était le premier magistrat de la commune depuis 1983.
Sous un grand platane, devant la mairie dont le drapeau tricolore était en berne, l'élu a ensuite fait respecter une minute de silence, avant une Marseillaise pour honorer "les valeurs républicaines" que M. Michel "chérissait et défendait en toutes circonstances".
Jean-Mathieu Michel est mort lundi à 76 ans, renversé, accidentellement selon les premiers éléments de l'enquête, par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants qui venaient de jeter des gravats en bordure d'une route.
Des centaines d'habitants de cette commune provençale, de proches, mais aussi les pompiers en tenue ou des élus locaux lui ont rendu hommage jeudi, avant la célébration des obsèques vendredi matin. Lors de cette cérémonie, à laquelle doivent assister la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, et le président du Sénat, Gérard Larcher, M. Michel sera décoré de la Légion d'honneur à titre posthume, a annoncé jeudi M. Reichardt.
"Un sacré personnage"
"C'était un homme adorable, dévoué à sa commune au point d'en mourir", a souligné auprès de l'AFP une ancienne directrice de l'école maternelle du village, Doris Ziglioli: "Il adorait sa forêt, la vie et le soleil".
"C'est un grand vide. C'était un brave mec, c'était l'aîné" du village, abonde Christian Mandicourt, un retraité ami du défunt. Comme beaucoup, il décrit un maire toujours à l'écoute de ses administrés, "un sacré personnage" ."Si on avait un problème, il le réglait".
Depuis le début de la semaine, des dizaines de pages d'un cahier de condoléances, déposé sur un tissu pourpre, devant la mairie, ont été noircies par les habitants et les proches. "On ne devrait pas mourir pour un tas de cailloux", a écrit jeudi une femme, parmi d'autres messages célébrant "notre Jeannot", une personne "formidable", un "grand homme".
Plusieurs élus de communes voisines ont également fait le déplacement. "C'est malheureusement un drame", survenu alors "qu'il faisait son travail de maire", note le maire du village de Belgentier, Bruno Aycard.
M. Joseph "était une figure, un Pagnol qui adorait sa commune et qui aimait se rendre aux bouillabaisses", se remémore Roger Castel, maire de Solliès-Ville. "Ca aurait pu m'arriver à moi aussi, les dépôts sauvages on en a aussi. On est des hommes de terrain, c'est très triste", ajoute l'élu.
Mercredi, le conducteur de la camionnette qui avait renversé M. Michel, un maçon de 23 ans, a été mis en examen pour "homicide involontaire" et placé sous contrôle judiciaire. Selon les premiers éléments de l'enquête, cette mort qui a ému l'ensemble de la classe politique, jusqu'au président de la République, serait accidentelle.
Emmanuel Macron a "salué avec respect le dévouement inlassable" de l'élu et adressé une lettre de condoléances à sa famille. Au niveau national, ce drame a relancé le débat sur la protection des édiles face aux incivilités.
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