C'est la première exposition française qui compte autant de planches originales de Jack Kirby (1917-1994), en noir et blanc, avant leur colorisation. 217 au total sont présentées au musée Thomas Henry, à Cherbourg (Manche) jusqu'au 29 septembre prochain. Les 4 fantastiques, Thor, Hulk… Pourquoi ces super-héros imaginés dans les années 60 par Jack Kirby et le scénariste Stan Lee ont-ils révolutionné l'univers des comics et sont sans cesse adaptés dans des superproductions américaines ?
Des super-héros super populaires
"Ce sont des super-héros qui sont humains et beaucoup moins manichéens que Superman par exemple, considéré comme invincible, explique Louise Hallet, commissaire de la rétrospective Jack Kirby au musée Thomas Henry à Cherbourg. Ces personnages ont aussi une vie dans laquelle tout un chacun peut s'identifier. Ils connaissent des peines de cœur, des moments de précarité sociale, de dépression, ils font de l'humour donc c'est vraiment ce qui a contribué au succès des créations Marvel." La dose parfaite de pouvoirs hors-normes et de défauts pour attirer les lecteurs férus d'aventures plus proches de leur univers.
Autoportrait du King of Comics. - DC Comics
Kirby, un "gamin des rues"
Amateur de bandes dessinées, de romans d'actions (Pulp) et de cinéma, Kirby a appris seul à dessiner quand il était enfant. Son sujet de prédilection ? Les monstres ! "Kirby n'était pas très à l'aise socialement, il était un peu en marge de la société, et il aimait créer les monstres parce que ça l'amusait et parce qu'il s'identifiait un peu à eux." raconte Louise Hallet.
Le dessinateur américain qui a grandi dans les quartiers pauvres du Lower East Side de New-York s'est aussi inspiré de son quotidien dans ses bandes dessinées. "Ce gamin des rues participait à des bagarres et évoluait avec des gangs. On retrouve ces chorégraphies dans ses planches." Au fil des ans, une obsession grandit chez lui, celle des machines qui prennent de plus en plus de place sur l'Homme. Iron Man avec son armure en est le fervent représentant.
Le dessinateur Jack Kirby en 1992. - Greg Preston
L'industrie plus puissante que l'homme
Ce bourreau de travail restait chez lui dans son "donjon" de 12 à 15 heures par jour. "Il crayonne 3, 4, 5 planches par jour, ce qui est absolument énorme." raconte Louise Hallet. Malgré le succès de ses créations, Jack Kirby ne jouit pas de cette reconnaissance car Marvel et DC Comics lui interdisent d'être propriétaire de ses planches. "Il est payé au lance-pierre." poursuit la directrice du musée Thomas Henry de Cherbourg. Dans les années 1980, Kirby met fin à son contrat avec ces deux grosses industries, et se tourne vers une petite maison d'édition, Pacific Comics, qui reconnaît un droit d'auteur et moral à ses créateurs, et la possibilité de conserver les planches originales.
"La carrière de Kirby peut se lire comme une lutte pour récupérer des droits sur ce qu'il a créé" conclut la commissaire. Cette rétrospective, c'est aussi un moyen de se remémorer le travail extraordinaire de celui qu'on surnomme le King of Comics.
La rétrospective "Jack Kirby. La galaxie des super-héros" au musée Thomas Henry jusqu'au 29 septembre 2019 à Cherbourg à l'occasion de la 9e Biennale du 9e art.
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