"Ce vendredi 2 août, c'est en protégeant un mas que Franck Chesneau est parti. Il est parti face aux flammes, il est parti en sauvant, il est parti en héros", à l'issue d'une vie de "courage", "d'engagement", de "passion", a insisté M. Castaner, le ministre de l'intérieur, lors d'un hommage funèbre émouvant.
Et cette passion, c'était l'aviation. "A l'âge de 4 ans, il voulait déjà être pilote", se souvient son père, Marc Chesneau, lui-même ancien de l'armée de l'air, qui lui a "transmis cet amour du métier".
"Très touché" par ces mots de "héros français" prononcés pour son fils, M. Chesneau a "trouvé cette cérémonie très émouvante". "Même si, bien sûr, j'aurais préféré qu'il n'y ait pas de cérémonie", murmure-t-il, à l'AFP. Qu'il n'y ait pas ce cercueil, recouvert d'un drapeau tricolore. Ce cercueil d'un "héros perdu", devant lequel mardi "la République (était) est en deuil", a poursuivi le ministre.
Au cours de la cérémonie, sous le hangar de la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes, le pilote a été fait chevalier de la Légion d'honneur et médaillé de la sécurité intérieure, échelon or, à titre posthume.
Il laisse derrière lui une femme, Eva, et deux adolescents, Lola et Tom. Et des camarades sous le choc, comme frappés d'un "coup de massue", explique Gilles Charpentier, commandant de bord d'avions Dash.
"C'était quelqu'un de très généreux, de très impliqué dans son travail, toujours au service de la communauté", se rappelle le pilote. Quelqu'un qui "avait fait énormément de choses et s'investissait beaucoup" pour faire de la base aérienne "un lieu convivial".
"C'est le métier"
Pilote de chasse dans l'armée de l'air, Franck Chesneau avait appris à "des générations entières à prendre les commandes de nos avions", avant de rejoindre en 2008 la sécurité civile, pour devenir "pompier du ciel", a rappelé Christophe Castaner.
Vendredi, à 17h20, Franck Chesneau, victime "d'une perte de repères" en entrant dans une épaisse fumée, selon les enquêteurs, avait trouvé la mort dans le crash de son avion, un Tracker 22 de la sécurité civile, alors qu'il combattait les flammes. "Toute la vérité sur cet incendie sera faite (...), la justice sera rendue, nous vous la devons", a promis le ministre.
Si l'enquête devra éclaircir les circonstances de l'incendie et de l'accident, les collègues de Frank Chesneau louent son professionnalisme et ses compétences. "C'était un très bon pilote, ça, c'est sûr", se rappelle Hugo Jacquemin, un "pote de promo de l'armée", lui aussi pilote de Tracker.
Sans son "frère", son "ami", il va reprendre le service pour lutter contre les flammes. "La saison ne s'arrête pas là. Il faut assurer la protection. C'est le métier", assure t-il.
En une semaine, deux incendies ont dévasté plus de 800 ha de bois, de garrigues et de vignes, sur la commune de Générac. Le feu avait dévoré 500 hectares mardi et mercredi, avant de reprendre vendredi en brûlant 300 hectares supplémentaires.
Une dizaine de départs de feu quasi simultanés avaient été recensés, ne laissant guère de doute sur l'origine criminelle des incendies. Dans le cadre des enquêtes ouvertes pour "destruction volontaire de forêt de nature à créer un dommage corporel", deux personnes avaient été brièvement placées en garde à vue
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