La mégapole, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 par Londres, a déjà vécu deux mois de manifestations, de plus en plus souvent suivies d'affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces anti-émeutes.
Mais, par crainte de représailles judiciaires, le mouvement ne compte aucun chef clairement identifié, ses membres organisant leurs actions sur les réseaux sociaux.
Vêtus de la tenue désormais emblématique de la contestation, un t-shirt noir et un casque de chantier jaune, deux jeunes hommes et une jeune femme portant des masques ont pris l'initiative exceptionnelle mardi de venir devant la presse.
C'est la première fois que des membres de la contestation participent à une conférence de presse aussi formelle.
"Cette plateforme a pour but de faire contrepoids au monopole du gouvernement sur le discours politique à ce sujet", a dit l'un des trois, en assurant qu'aucun ne s'exprimait au nom d'un quelconque mouvement ou parti politique.
Les trois ont présenté ce point presse comme étant donné "par le peuple, pour le peuple".
"Nous appelons le gouvernement à redonner le pouvoir au peuple et à répondre aux demandes des citoyens de Hong Kong", ont-ils dit en lisant des déclarations en anglais et en cantonais.
Cette conférence de presse a eu lieu au lendemain d'une des journées les plus violentes depuis le début du mouvement, qui a été marquée par une grève générale, de nombreuses manifestations parfois émaillées de heurts avec la police et une action de grande ampleur de blocage du métro de la ville.
"Des perturbations aussi intensives (...) ont sérieusement sapé la loi et l'ordre à Hong Kong et poussent la ville au bord d'une situation très dangereuse", a dénoncé lundi la cheffe de l'exécutif pro-Pékin, Carrie Lam, lors d'une conférence de presse.
"J'ose affirmer que cela vise à renverser Hong Kong, à détruire complètement la précieuse vie de plus de sept millions de personnes", a-t-elle accusé en assurant que "le gouvernement sera ferme pour maintenir la loi et l'ordre et rétablir la confiance".
Les trois manifestants lui ont répliqué mardi.
"Le gouvernement actuel devrait se sentir concerné par l'émotion de la population, mais il a choisi de ne pas prendre ses responsabilités", a dit l'un d'eux en anglais. "Un tel comportement scandaleux doit être condamné."
Ils ont également dénoncé la violence des forces de l'ordre qui témoigne selon eux d'une "perte totale d'autodiscipline" et de leur "incompétence".
"La quête de la démocratie, de la liberté et de l'égalité est pour chaque citoyen un droit inaliénable. Nous appelons le gouvernement à de pas exterminer ce droit", ont-ils dit.
Les manifestants demandent notamment la démission de Mme Lam, une enquête sur l'action de la police, une amnistie pour les manifestants, en plus du suffrage universel et d'un abandon définitif d'un projet de loi controversé sur les extraditions vers la Chine.
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