Jeunes parents avec des poussettes, enfants à vélo, personnes de tous âges ont exprimé leur volonté de rendre hommage à l'animateur périscolaire de 24 ans, disparu dans la nuit du 21 au 22 juin lors de la Fête de la musique, marquée sur les bords de Loire par une intervention controversée des forces de l'ordre dont le rôle suscite également beaucoup d'interrogations chez les participants.
La mort de Steve "a été un choc personnel", explique Clémentine, 25 ans, venue à vélo et qui, comme toutes les personnes interrogées par l'AFP, a refusé de donner son nom de famille.
Tout en précisant avoir "des gendarmes et des militaires" dans sa famille, cette jeune Nantaise entend, par sa présence, "protester contre les violences policières". "On matraque des gens qui s'amusent, on leur envoie des lacrymos, on envoie des chiens (...) Moi, je respecte les policiers mais leur métier, c'est de maintenir les gens en sécurité, pas de les mettre en danger". "Là, on parle d'une répression des mouvements sociaux qui s'étend à la vie quotidienne et ça prend une toute autre ampleur", considère-t-elle.
Pour Hugues, 42 ans, venu de Derval (Loire-Atlantique), à une heure de route de Nantes, "plus il y aura de monde, plus il y aura de pression pour avoir la vérité (...) C'est choquant la manière dont c'est traité au niveau politique, on a l'impression qu'on essaie d'étouffer l'affaire. Personne n'est jamais responsable", dit-il.
Ludovic, lui, est venu de Lyon spécialement pour cet évènement. "Steve est devenu un symbole des violences policières", estime ce photographe amateur de 42 ans. "Steve, Adama Traoré, les gilets jaunes, tout est lié", assure-t-il.
Interrogé sur la volonté de la famille de n'accepter qu'"un soutien amical, artistique et pacifique", Ludovic répond: "le meilleur exemple est que cette marche se passe bien, et sans heurts, pour respecter la famille". "Moi, je n'ai jamais rien jeté sur la police à part des noms d'oiseaux mais, malheureusement, c'est eux qui rendent les gens violents", affirme-t-il.
Une manifestation "contre les violences policières" est également prévue à Nantes, à partir de 13h00, à la station Commerce, dans le centre-ville, à proximité immédiate du périmètre interdit par les autorités.
RFO-mcl/eb
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