M. Zarif, voix de l'Iran sur la scène internationale, est le principal interlocuteur des Européens, de la Chine et de la Russie, pays toujours parties prenantes à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien violemment dénoncé par les Etats-Unis, qui s'en sont retirés il y a plus d'un an.
"Ils ont peur des interviews données par notre ministre des Affaires étrangères", a déclaré M. Rohani dans un discours télévisé, en faisant référence à une série d'entretiens donnés par M. Zarif à la presse internationale lors d'une récente visite au siège des Nations unies, à New York.
"Il est absolument clair que les fondations de la Maison Blanche ont été ébranlées par les mots et la logique d'un diplomate informé et dévoué", a-t-il ajouté, accusant les Etats-Unis d'"enfantillages".
"Nos ennemis sont si impuissants qu'ils ont perdu la capacité d'agir et de penser de manière sensée", a poursuivi le président iranien.
Les sanctions contre M. Zarif, nouvelle étape dans la campagne américaine de "pression maximale" sur Téhéran, ne sont pas une surprise.
En annonçant fin juin imposer des sanctions "dures" au Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le président américain Donald Trump avait prévenu que le ministre iranien des Affaires étrangères subirait "bientôt" le même sort.
Les sanctions prévoient le gel de tous les actifs que M. Zarif possèderait aux Etats-Unis et interdisent toute transaction avec lui, a précisé le Trésor américain dans un communiqué.
Washington cherchera aussi à empêcher les voyages de M. Zarif à l'étranger, même si l'administration américaine ne l'empêchera pas de participer aux activités de l'ONU à New York.
"Les Etats-Unis envoient un message clair au régime iranien que son comportement récent est totalement inacceptable", a affirmé le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Les relations entre Téhéran et Washington se sont grandement détériorées depuis le retrait unilatéral américain en mai 2018 de l'accord international de Vienne, qui mettait le programme nucléaire iranien sous un strict contrôle international en échange de la levée des sanctions économiques.
Jugeant l'accord totalement insuffisant et accusant l'Iran de déstabilisation dans la région, Washington a rétabli les sanctions économiques et mis en oeuvre une campagne de "pression maximale" contre Téhéran.
Depuis, la tension n'a fait qu'augmenter. L'Iran s'est affranchi début juillet de certains de ses engagements pris dans le cadre de l'accord sur son programme nucléaire et menace de poursuivre son désengagement graduel du pacte si les autres Etats parties ne lui permettent pas de contourner les sanctions américaines, qui asphyxient son économie.
Et depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputées par les Etats-Unis à Téhéran, qui dément-- ainsi que la destruction d'un drone américain par l'Iran ont encore fait monter la pression.
"Ca suffit"
Pour un haut responsable de l'administration Trump ayant requis l'anonymat, "Zarif est le visage du régime qui répand à l'étranger la propagande et les campagnes de désinformation favorables au programme nucléaire de Téhéran, à ses missiles balistiques et à ses réseaux terroristes".
"Cela fait bien trop longtemps qu'on lui permet de se faire passer pour un représentant raisonnable et crédible de l'Iran", a-t-il ajouté, en référence à l'image de modéré de M. Zarif, aidée par son anglais courant, son humour et ses études aux Etats-Unis.
"Aujourd'hui, le président Trump a décidé que ça suffit", a affirmé le haut responsable.
M. Zarif a immédiatement répliqué que Washington tentait de réduire l'Iran au silence sur la scène internationale. "La raison invoquée par les Etats-Unis pour me sanctionner, c'est que je suis le principal porte-parole de l'Iran dans le monde", a-t-il tweeté. "La vérité fait si mal que ça?", affirmant que les sanctions n'auraient "aucun effet" sur sa famille et lui. "Je n'ai aucune propriété ni aucun actif en dehors de l'Iran", a-t-il écrit sur Twitter.
Tout en annonçant les sanctions contre M. Zarif, Washington, dans un mouvement apparemment contradictoire, a prolongé pour 90 jours des autorisations-clés pour trois projets en cours dans le cadre du programme nucléaire civil iranien.
"Il s'agit d'une prolongation de courte durée", a relativisé John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump. "Nous regardons de très très près ces activités nucléaires", a-t-il insisté.
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