Les deux figures de l'aile gauche ont défendu avec vigueur leurs programmes de réformes radicales pour battre Donald Trump, alors que leurs concurrents craignaient de "faire fuir les électeurs indépendants".
Au coude-à-coude dans les sondages, Elizabeth Warren et Bernie Sanders sont susceptibles de menacer le favori actuel de la primaire, Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama et probablement le plus centriste de tous les candidats.
"Nous n'allons pas résoudre les problèmes urgents qui nous font face avec des petites idées mal articulées", a déclaré la sénatrice Warren dès l'ouverture du débat entre 10 des 25 candidats à la primaire démocrate, dans un théâtre de Detroit (nord).
Avec Bernie Sanders, elle a défendu la création d'une couverture maladie universelle financée par des fonds publics sans aucun rôle pour les assurances privées, l'abandon des poursuites pénales contre les migrants entrés illégalement aux Etats-Unis ou encore l'annulation des dettes étudiantes.
"Pourquoi être aussi extrême?" s'est insurgé l'ancien parlementaire modéré John Delaney, tandis que le gouverneur du Montana, Steve Bullock, les accusait "de jouer dans la main de Donald Trump".
Elizabeth Warren, 70 ans, les a vivement rembarrés. "Je ne comprends pas pourquoi s'embêter à être candidat à la présidence des Etats-Unis, si c'est juste pour parler de ce qu'on ne peut pas faire", a-t-elle lancé sous les applaudissements.
"Socialistes dingues"
"Les républicains n'ont pas peur des grandes idées, eux", a renchéri Bernie Sanders, 77 ans, en appelant à lutter contre les lobbies pétroliers, pharmaceutiques, des armes...
Les deux sénateurs sont actuellement soutenus chacun par environ 15% des électeurs démocrates, loin derrière Joe Biden (32%) qui débattra mercredi face à d'autres candidats.
Devant le grand nombre de prétendants, la chaîne de télévision CNN a choisi de diviser le débat en deux parties, avec à chaque fois 10 participants.
Egalement à l'affiche mardi, Pete Buttigieg, le cinquième dans les sondages avec près de 6% des soutiens démocrates, a tenté de rester au-dessus de la mêlée.
A 37 ans, le maire de South Bend (Indiana) a appelé les démocrates à ne pas se soucier des commentaires républicains. Que le programme soit très à gauche ou pas, "ils diront que nous sommes une bande de socialistes dingues", a-t-il noté.
De fait, à peine le débat terminé, le parti républicain a dénoncé sur Twitter "une surenchère de propositions radicales et socialistes" - un terme marqué à l'extrême gauche aux Etats-Unis - et prédit une large victoire à Donald Trump dans quinze mois.
"Raciste et sexiste"
Battre le milliardaire républicain n'est pas le seul enjeu de la campagne, ont noté plusieurs candidats démocrates mardi, en promettant de restaurer "l'autorité morale" ou "les valeurs" des Etats-Unis s'ils parvenaient au pouvoir.
Au delà de leurs différences, les démocrates se sont retrouvés pour dénoncer Donald Trump, accusé d'être un "raciste" par la sénatrice centriste Amy Klobuchar et Bernie Sanders -- qui a ajouté "sexiste et homophobe".
Les projecteurs se tourneront mercredi vers Joe Biden, 76 ans, et la sénatrice Kamala Harris, en quatrième position dans les sondages (10,5%).
Lors du premier débat, il y a un mois, la sénatrice noire avait attaqué le vétéran de la politique sur ses positions passées face à la ségrégation raciale. Surpris, il s'était défendu sans ardeur et l'élue avait enregistré un bref gain de popularité.
Le sénateur noir Cory Booker (1,5%), qui a lui attaqué Joe Biden pour son soutien à une loi répressive de 1994, pourrait aussi revenir à la charge.
Joe Biden s'est dit prêt à être "moins poli". "S'ils veulent parler du passé, je peux le faire", a-t-il également déclaré. "J'ai un passé dont je suis fier. Le leur n'est pas aussi bon".
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Traumatisés par Trump, les démocrates cherchent un nouveau champion
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