Serviettes de plage, paréos, chapeaux de paille, jeux de Mölkky, on se croirait presque sur la plage, les doigts de pieds en éventail. Mais les vacances d'été sonnent autrement pour ces infirmières du CHU de Caen (Calvados). Salariées au service des urgences, elles étaient une vingtaine à manifester ce mardi 30 juillet 2019 dès 13h30.
En contournant d'abord les bâtiments, elles sont ensuite entrées dans le hall d'accueil, de façon à interpeller les membres de la direction mais aussi et surtout le public pour montrer "que l'on se bat pour eux". En tenue de plage sous leur blouse blanche, elles ont tenu à chanter plusieurs chansons du collectif inter-urgence en grève. Elles ont ensuite pris place avec des banderoles sous les bureaux de la direction.
"On manque d'oreillers et de couvertures"
Si le mouvement fait du bruit au niveau national, cela fait quelques mois déjà qu'à Caen, la situation devient critique. Manque de lits, manque de matériel, manque de personnel... ces salariées ont besoin de se faire entendre.
Des infirmières des urgences du #Chu de #Caen manifestent depuis le début d'après midi. "Même en vacances, on ne lâchera pas" expliquent-elles. Un groupe de 5 personnes est allé interpeller le directeur #greve pic.twitter.com/kRdZt7jgxR
— Tendance Ouest (@tendanceouest) July 30, 2019
"Il n'y a pas assez d'oreillers ni de couvertures pour tout le monde, on est obligés de faire des choix. Pour avoir un lit d'hospitalisation, il faut attendre entre 6h et 36h. On met clairement en jeu la santé des patients", explique Pauline, infirmière de jour, désespérée.
Leur souhait : trois postes supplémentaires et l'arrêt des horaires décalés
Elles font grève sur leurs jours de congés, "on veut leur faire comprendre que même en vacances, on ne lâche rien", indique Élodie, aux urgences depuis plus de 13 ans, qui souhaite comme les autres retrouver le côté humain de leur métier. "On est tellement à flux tendu et à cause du sous-effectif, on n'a plus de temps pour faire du relationnel. Je ne fais plus que du soin technique" explique-t-elle.
On y trouve une banderole "DATU plage", en lien avec le Département d'accueil et traitement des urgences (D.A.T.U.). - Léa Quinio
Dans l'après-midi, un groupe de cinq personnes est allé interpeller le DRH. Les demandes sont bien précises. "On aimerait un infirmier et un aide-soignant de nuit supplémentaires, un infirmier de jour en plus et arrêter les horaires décalés".
Actuellement, leurs postes sont organisés selon quatre créneaux : de 7h45 à 19h45, de 8h à 20h, de 10h à 22h et de 11h à 23h. "Il y a un pic d'activité en début de nuit qu'on ne peut pas gérer".
Contacté à plusieurs reprises, le CHU de Caen n'a donné aucune réponse.
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