Boris Johnson "veut évidemment rencontrer les dirigeants européens et négocier mais pas pour qu'on (...) lui dise que l'UE ne peut pas réexaminer l'accord de retrait", a déclaré lundi une porte-parole du Premier ministre.
"L'accord de retrait a été rejeté à plusieurs reprises par le Parlement (britannique) et il est évident qu'il ne sera pas adopté sous sa forme actuelle. Cela doit changer s'il doit y avoir un accord", a-t-elle poursuivi.
Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous deux invité Boris Johnson à leur rendre visite, mais ce dernier n'a pas annoncé de voyage à l'étranger avant le sommet du G7 fin août en France.
L'Union européenne a elle prévenu le dirigeant britannique que ses demandes de renégocier l'accord noué par l'ex-Première ministre Theresa May étaient "inacceptables".
Face à cette impasse, Carolyn Fairbain, directrice générale du CBI, la principale organisation patronale britannique, a pressé lundi les entreprises d'accélérer les préparatifs pour faire face à "la possibilité sérieuse" d'un Brexit sans accord, redouté des milieux d'affaires.
"Il y a une très bonne chance que nous puissions obtenir un accord et c'est ce que nous visons", a pourtant continué d'affirmer lundi aux journalistes Boris Johnson, en déplacement en Ecosse, où il veut promouvoir l'union du Royaume-Uni.
Le nouveau Premier ministre conservateur a promis que le pays quitterait l'UE le 31 octobre, avec ou sans accord avec Bruxelles.
Un Royaume-Uni désuni ?
Après le nord de l'Angleterre le week-end dernier, l'Ecosse est la deuxième étape d'une tournée qui doit le conduire également au pays de Galles et en Irlande du Nord, afin de tenter d'obtenir des soutiens sur le Brexit et de donner tort à ceux qui agitent la menace d'une dissolution de l'union.
Le Royaume-Uni est "une marque mondiale et ensemble nous sommes plus en sécurité, plus forts et plus prospères", devrait-il déclarer, selon un communiqué de ses services.
Mais l'Ecosse a voté pour rester dans l'Union européenne au référendum de 2016, et la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a besoin d'une "option alternative" à la stratégie de Brexit de M. Johnson.
Les Ecossais se sont déjà prononcés sur l'indépendance de leur nation en septembre 2014, et le "non" l'avait emporté à 55%.
Mais c'était avant la décision du Brexit. Nicola Sturgeon, qui dirige le parti séparatiste SNP, a récemment averti que le Parlement écossais pourrait légiférer dans les prochains mois sur un vote pour quitter le Royaume-Uni.
Nouveaux investissements locaux
De son côté, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a prévenu qu'un Brexit sans accord pourrait mener à une réunification entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.
"Nous discutons avec les Irlandais aujourd'hui de ce que nous voulons faire", a assuré lundi Boris Johnson, avant d'ajouter: "Nous sommes très confiants qu'avec de la bonne volonté des deux côtés, deux entités politiques matures, le Royaume-Uni et l'Union européenne, pourront parvenir" à trouver un accord.
De nombreux parlementaires britanniques sont aussi opposés à un Brexit sans accord et pourraient être tentés de renverser le gouvernement Johnson pour l'empêcher.
Voyant le Brexit comme "une énorme opportunié économique", M. Johnson a annoncé lundi de nouveaux investissements de 332 millions d'euros en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.
"Quand les gens ont voté pour quitter l'Union européenne, ils n'ont pas seulement voté contre Bruxelles mais aussi contre Londres", a-t-il argué samedi lors d'un discours à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre), en référence aux régions qui se sentent délaissées et ont voté en faveur d'une sortie de l'UE lors du référendum de 2016.
Il a aussi assuré qu'il allait intensifier les négociations sur les accords commerciaux post-Brexit, mettre en place des ports francs pour stimuler l'économie, donner plus de pouvoirs aux communautés locales et renforcer les infrastructures de télécommunications et de transport.
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