“J'ai jamais vu ça, c'est une ville assez calme", a commenté lundi matin auprès de l'AFP Eric Martin, le patron de la station de lavage devant laquelle a eu lieu la fusillade: "Les voisins (ont) entendu comme un rideau de fer qu'on descend. C'était une rafale de mitraillette. Ça ici, c'est complètement fou. Des armes de guerre, c'est dingue. (...) En plus il y a des victimes, des touristes, à déplorer. C'est affreux".
Deux des victimes, a priori les cibles des tirs, sont deux hommes de 29 et 30 ans, connus entre autres pour des affaires de stupéfiants, a-t-on appris de source policière lundi. Tous deux étaient "connus très défavorablement des services de la police municipale", a aussi assuré dans Var-Matin le maire de la commune Robert Beneventi
La troisième personne tuée dans la fusillade est une femme de 57 ans, a priori une victime collatérale, qui circulait à scooter avec son mari et aurait été victime d'une balle perdue, comme son époux, grièvement blessé et transféré à l'hôpital. Selon les médias locaux, il s'agit d'un couple de touristes habitués de la commune.
"Il y avait au moins deux armes, et au moins un fusil d'assaut, au vu des munitions retrouvées sur place", a-t-on aussi précisé de source policière. Quant aux tireurs, ils étaient a priori deux dimanche soir vers 20H30, devant cette station de lavage d'Ollioules, une commune à l'ouest de Toulon: "On suppose deux, mais on reste prudent tant qu'on ne les a pas interpellés".
Le procureur adjoint de Toulon, Dominique Mirkovic, devrait donner une conférence de presse lundi après-midi sur cette affaire.
"Le trafic s'exporte"
"Quand vous arrivez, (il y a) les mares de sang, le corps d'une victime qui est encore là. C'était affreux", a décrit Fréderic Piquel, secrétaire départemental du syndicat policier Alliance, évoquant son "choc".
Pour cet enquêteur, cette fusillade à Ollioules est due au fait que "le trafic (de drogue) s'exporte vers des endroits plus calmes, (où) les policiers sont moins nombreux" que dans les cités de Toulon, La Seyne-sur-Mer ou Hyères: "Forcément, c'est ce qui se passe, systématiquement".
Dès dimanche soir, le maire de la commune, Robert Beneventi, sur franceinfo, avait aussi évoqué un "règlement de comptes", probablement lié à "la reconquête d'un trafic de drogues". "En colère", l'élu avait déploré le manque de moyens de la commune pour assurer la sécurité: "Je ne cesse de réclamer plus de contrôles, plus de police, (...) plus de sanctions, mais c'est du domaine régalien de l'Etat".
Sur Twitter, dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait part de sa "pleine confiance" aux policiers et à leur "détermination à éradiquer ces réseaux criminels qui gangrènent nos quartiers": "Tous les moyens sont mis en oeuvre pour identifier et interpeller les auteurs" de cette fusillade.
Avant cette fusillade dimanche soir, le département du Var avait déjà été marqué par deux règlements de compte en 2019. Le 9 mars, c'est une figure connue du grand banditisme azuréen, Thierry Fornasari, 44 ans, en cavale depuis 2017, qui était été retrouvé tué par balles à Tanneron. Cinq jours plus tard, le 14, un homme de 20 ans était abattu dans une cité sensible de Hyères, le Val des Rougières.
Une autre affaire avait secoué le département en septembre 2018 avec la mort par balle d'un adolescent de 19 ans, ancien joueur de foot de l'équipe réserve de l'AS Saint-Etienne, et d'un autre jeune de 14 ans, dans une cité sensible de La Seyne-sur-Mer.
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