La police a autorisé un rassemblement statique, prévu dans l'après-midi dans un parc, mais elle a interdit la marche dans la ville que souhaitait effectuer l'opposition, ce qui est susceptible de déclencher de nouveaux affrontements.
La veille, de violents incidents ont éclaté à Yuen Long, ville proche de la frontière chinoise, à l'issue d'une manifestation interdite rassemblant des dizaines de milliers de personnes qui ont protesté pacifiquement contre l'agression de militants pro-démocratie le dimanche précédent attribuée à des triades, des gangs violents.
Mais en soirée des face-à-face tendus ont opposé des groupes de manifestants souvent casqués à la police anti-émeutes qui a utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc avant de charger à la matraque. Dans la gare de la ville, là même où s'était produite l'agression attribuée aux triades, des mares de sang sur le sol témoignaient de la violence des heurts.
Défi à Pékin
La police a fait état de 11 arrestations. De sources hospitalières, 24 personnes ont été blessées samedi dont deux grièvement.
Le dimanche précédent, selon les mêmes sources, 45 personnes avaient été blessées à Yuen Long lorsque des hommes vêtus de t-shirts blancs, armés de battes et de bâtons, avaient passé à tabac des manifestants antigouvernementaux qui rentraient chez eux.
Parallèlement, au coeur même de la mégapole, la police anti-émeutes avait tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur les manifestants qui s'en étaient pris dimanche dernier au Bureau de liaison du gouvernement chinois à Kong Kong, jetant des oeufs et inscrivant des graffitis sur la façade.
Il s'agissait d'un nouveau défi à l'autorité de Pékin après le saccage début juillet du Parlement hongkongais.
Hong Kong, haut lieu de la finance internationale, est plongé depuis le 9 juin dans la pire crise de son histoire récente.
Des millions de personnes participent à de gigantesques manifestations pacifiques contre le gouvernement local pro-Pékin. Parallèlement des affrontements sporadiques opposent contestataires radicaux et policiers.
Le mouvement est parti du rejet d'un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine puis s'est élargi à des revendications plus larges de réformes démocratiques, sur fond d'inquiétude générée par l'ingérence jugée grandissante de Pékin dans les affaires intérieures de l'ancienne colonie britannique rétrocédée à Pékin en 1997.
Pékin a condamné les violences "absolument intolérables" mais laissé les autorités locales régler seules la crise.
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