L'année 2019 a commencé par une baisse modeste de 0,7% du nombre de chômeurs au premier trimestre, à 3,649 millions de personnes, succédant à un recul plus marqué de 1,1% au dernier trimestre 2018. Le nombre de personnes à la recherche d'un emploi, avec ou sans activité (catégories A, B et C) était lui stable à 5,915 millions.
Plusieurs indicateurs laissent augurer une poursuite de la baisse. Les créations d'emploi salarié se sont ainsi accélérées au premier trimestre avec 93.000 nouveaux postes (+0,4%), au-delà de ce que laissait envisager la croissance (+0,3% au premier trimestre, 1,3% prévu sur l'année par l'Insee).
En conséquence de cette dynamique de créations d'emploi, combinée à un ralentissement de la hausse de la population active, l'Insee prévoyait fin juin un taux de chômage (au sens du BIT) à 8,3% fin 2019, en diminution de 0,5 point sur un an.
"Nous avons un marché du travail très dynamique", se réjouissait la semaine dernière la ministre du Travail Muriel Pénicaud, pointant "le nombre record d'embauches en CDI" en 2018 (plus de 4 millions) ou encore les 741.000 offres disponibles sur le site de Pôle emploi.
Néanmoins, selon des chiffres de l'Acoss publiés mercredi, le nombre de déclarations d'embauche (hors intérim) de plus d'un mois est en baisse de 1% au deuxième trimestre, tout en restant à "un niveau haut", après une hausse de même ampleur au trimestre précédent.
Et le chômage de longue durée ne reflue guère: les demandeurs d'emplois (A, B et C) inscrits depuis plus d'un an étaient en hausse de 0,3% au premier trimestre, soit 2,657 millions de personnes au total.
règles d'indemnisation durcies
Pour accélérer cette baisse encore lente du nombre de demandeurs d'emploi, l'exécutif mise notamment sur le durcissement des règles d'indemnisation du chômage dont les décrets seront publiés au Journal officiel dans les jours qui viennent.
Ce règlement va ainsi modifier la durée minimale de travail exigée pour ouvrir des droits au chômage.
A partir du 1er novembre, il faudra avoir travaillé "130 jours ou 910 heures", soit six mois, sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur les 28 derniers. Le seuil permettant un rechargement des droits sera également de six mois contre un aujourd'hui.
Cela pourrait avoir un impact conséquent sur le nombre de personnes indemnisées par Pôle emploi. Dans un document de travail, l'Unedic avait estimé que "de l'ordre de 500.000 personnes chaque année" pourraient être "impactées par une ouverture de droits retardée ou annulée".
"Il ne s'agit pas à ce stade d'une analyse complète", précisait l'Unédic, qui prévoit de diffuser fin septembre une étude plus poussée sur ce point mais aussi les autres mesures de la réforme (mode de calcul de l'indemnisation, dégressivité des hauts salaires, "bonus-malus" pour les entreprises de certains secteurs abusant des contrats précaires, etc...).
En sens inverse, les salariés démissionnaires et les travailleurs indépendants pourront, dans certaines conditions, avoir droit à une indemnisation à partir du 1er novembre. Mais les prévisions sont pour l'instant de moindre ampleur: pas plus de 30.000 personnes par an dans les deux cas.
Si les nouvelles règles d'indemnisation sont susceptibles d'avoir un impact sur le nombre d'inscrits à Pôle emploi, en revanche elles influeront peu sur l'autre mesure du chômage, le taux de chômage au sens du BIT, qui lui repose sur une enquête auprès des ménages pour savoir si leurs membres recherchent un emploi.
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