Il s'agit d'un "épisode caniculaire nécessitant une vigilance particulière notamment pour les personnes sensibles ou exposées" qui "épargnera peu de régions", a prévenu Météo-France dans un bulletin diffusé à minuit. Le phénomène est appelé à se poursuivre jusqu'à jeudi à 13h00 "au plus tôt".
Mercredi après-midi, le thermomètre affichera 22 à 25°C sur les rivages de la Manche, et plus de 30°C partout ailleurs, atteignant 40°C dans le Grand Est, en Rhône-Alpes et en Provence.
Pour ce nouvel épisode caniculaire, le deuxième en moins d'un mois, 80 départements, un record, ont été placés en vigilance orange. L'alerte a été levée dans La Manche mais c'est presque tout l'Hexagone qui est concerné.
Plusieurs villes ont battu leur record absolu de température mardi avec 42,1°C à Brive, 41,2°C à Bordeaux (40,7°C en 2003), 40,8°C à Châteauroux (40,5°C en 1906), 40,7°C à Angers (39,8°C en 1947), 40,7°C au Mans (40,5°C en 2003) ou 40,1°C à Rennes (39,5°C en 2003), selon Météo-France.
Des records étaient déjà tombés mardi matin, avec une nuit qui n'avait jamais été aussi chaude dans le Sud-Ouest: 24,8°C à Bordeaux-Mérignac ou 24,6°C à Toulouse-Blagnac.
Mais le pire est pour jeudi ! Météo-France prévoit ainsi des températures de 37 à 42°C sur une grande partie du pays, avec des pointes à 43°C localement.
Paris devrait battre ce jour-là son record de 1947 (40,4°C). Mais le record absolu pour la France de 46°C, qui date de juin, ne sera en revanche pas atteint.
La baisse des températures sera ensuite "spectaculaire" vendredi sur l'ouest du pays, mais il faudra attendre samedi pour voir la fin de cet épisode sur l'ensemble du territoire.
Les vagues de chaleur, déjà plus fréquentes en France, sont appelées à se multiplier et à s'intensifier sous l'effet du réchauffement provoqué par les activités humaines.
Cet épisode caniculaire s'accompagne d'habituels pics de pollution à l'ozone à Paris, en Rhône-Alpes ou en Alsace, poussant à la mise en place mardi de la circulation différenciée à Lyon et à Paris, où elle a été reconduite pour mercredi. Lille la mettra également en place mercredi et jeudi.
Le plus sec
La canicule arrive au moment où 73 départements sont déjà concernés par des restrictions d'eau. Elle "va accentuer l'assèchement des sols superficiels dans les jours à venir", avertit Météo-France, alors que de nombreuses régions connaissent déjà un "déficit de pluviométrie marqué" depuis un an.
"Plusieurs villes connaissent ainsi leur début d'été le plus sec depuis le début des mesures", comme Tours, Melun, Romorantin, Orléans, Rouen et Nantes, entre autres, selon l'organisme.
"Pour l'instant, c'est tendu mais maîtrisé, mais nous devons être très vigilants", a déclaré la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon après la réunion de la commission de suivi hydrologique du Comité national de l'eau. Elle a notamment appelé "au civisme" de chacun pour éviter de gaspiller l'eau, "bien précieux en cette période".
Pour aider les agriculteurs, le gouvernement va demander le versement anticipé d'une partie des aides européennes, soit une avance de trésorerie d'un milliard d'euros.
Le transport routier d'animaux dans le cadre d'une activité économique est lui interdit entre 13H00 et 18H00 durant les épisodes caniculaires.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a de son côté pointé du doigt les risques d'incendies. "Plus de 3.200 hectares sont déjà partis en fumée depuis le début de l'été, c'est plus que la totalité de la saison de l'année dernière", a-t-il souligné.
La canicule va en outre doper la consommation d'électricité cette semaine, mais la production sera suffisante, a affirmé lundi RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension.
De son côté, EDF a annoncé lundi que les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) seraient arrêtés en raison de la canicule. Leur redémarrage est prévu au mieux le mardi 30 juillet.
Malgré la chaleur, EDF n'a pour l'instant pas demandé d'assouplissement des règles encadrant les rejets d'eau chaude de ses centrales nucléaires mais a seulement adapté sa production d'électricité, a indiqué mardi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
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