En cette première journée de très grosse chaleur (37 à 40 degrés), le maillot jaune, le Français Julian Alaphilippe, et les autres coureurs ont pourtant roulé à bonne allure, pour éviter toute mésaventure.
Comme prévu, la victoire d'étape s'est jouée au sprint, revenant pour la deuxième fois depuis le départ à Ewan, l'Australien au gabarit petit et musculeux (67 kg pour 1,65 m) qui court le Tour pour la première fois. Déjà vainqueur mercredi dernier à Toulouse, il s'est imposé à l'Italien Elia Viviani et au Néerlandais Dylan Groenewegen. Le maillot vert, le Slovaque Peter Sagan, a pris la 4e place.
Mais plusieurs chutes se sont produites qui ont jeté au sol notamment le vainqueur sortant, le Gallois Geraint Thomas, reparti très vite, puis le Danois Jakob Fuglsang, contraint à l'abandon.
Par coïncidence, tous deux étaient déjà tombés à l'entame du Tour, dès la première étape. Thomas a même chuté une deuxième fois, sur la route de Saint-Etienne. Par chance pour le Gallois, il semble s'en tirer sans trop de dommages, un coude gauche éraflé et sans doute quelques contusions dans le dos.
"Rien de grave apparemment", a déclaré son directeur sportif Nicolas Portal, qui s'est voulu rassurant. Mais, à l'inverse de l'année passée quand il n'avait connu aucune embûche avant de triompher à Paris, Thomas accumule les pépins cette année, si l'on rajoute à la liste sa chute du Tour de Suisse à la mi-juin.
Si le dauphin d'Alaphilippe (à 1 min 35 sec) est tombé en début d'étape, tout seul, après avoir semble-t-il touché la roue d'un coéquipier, Fuglsang s'est retrouvé par terre à moins de 30 kilomètres de l'arrivée, dans la traversée d'Uzès. Le vainqueur du Dauphiné a dû abandonner un Tour de France loin de correspondre une nouvelle fois à ses espérances. Au départ de Nîmes, il pointait à la 9e place.
Pour tous, le premier souci était l'hydratation. Chaque équipe s'est organisée pour parer au danger d'une température aussi élevée. Au prix d'une accumulation de bidons, en général de l'eau enrichie en sels minéraux, afin de lutter contre le risque de déshydratation.
Pinot s'est adapté à la chaleur
Qui supportera le mieux la chaleur appelée à durer pendant plusieurs jours ? "Un coureur en forme passe mieux les fortes températures", estime le médecin de l'équipe Groupama-FDJ, le Dr Jacky Maillot, qui affirme ne s'inquiéter en rien pour son chef de file Thibaut Pinot.
Le Franc-Comtois était peu à l'aise, à ses débuts, quand le thermomètre grimpait très haut. Depuis trois à quatre ans, il a travaillé pour s'adapter, jusqu'à installer l'an passé un sauna dans sa maison pour faciliter l'acclimatation à ce type d'efforts.
Mardi, le Français, installé à la 4e place du classement mais prêt à bondir plus haut, a expliqué: "On ne craint pas trop la chaleur dans les étapes de plaine, on roule vite, il y a beaucoup d'air. En montagne, la chaleur est différente."
L'échappée du jour a toujours été tenue en laisse serrée par les équipes des sprinteurs (Ewan, Groenewegen, Kristoff). Les cinq coureurs partis dès le départ, bien avant le passage sur le Pont du Gard, merveille de l'Antiquité romaine, ont obtenu seulement un peu plus de deux minutes d'avance.
Mais les Français Alexis Gougeard et Stéphane Rossetto, rejoints par le Danois Lars Bak, le Polonais Lukasz Wisniowski et un autre Français, Paul Ourselin, ont tenu bon longtemps. Jusqu'à 2400 mètres de la ligne.
Mercredi, la 17e étape s'offre aux baroudeurs avant trois journées en haute montagne. Le parcours, long de 200 kilomètres entre le Pont du Gard et Gap, comporte un petit col dans les 10 derniers kilomètres.
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