"Nous avons 1.500 miles [plus de 2.400 km] de côte sur le golfe Persique. Ce sont nos eaux et nous les protégerons", a écrit le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur Twitter.
Disant féliciter M. Johnson pour son accession au 10, Downing Street, M. Zarif rappelle la position de Téhéran selon laquelle les Iraniens sont "responsables de la sécurité et de la liberté de navigation dans le golfe Persique".
Le site internet du gouvernement avait cité plus tôt des propos similaires tenus par le président iranien Hassan Rohani lors d'une rencontre avec le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi.
Région stratégique pour l'approvisionnement mondial en pétrole, le Golfe traverse une nouvelle période de turbulences.
Celles-ci sont liées à l'exacerbation des tensions entre Téhéran et Washington depuis le retrait unilatéral américain, en mai 2018, de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
Depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputées par les Etats-Unis à Téhéran, qui dément la moindre implication-- ainsi que la destruction d'un drone américain par l'Iran ont encore fait monter la pression.
"Réunion extraordinaire"
Avec la saisie vendredi par l'Iran du Stena Impero, pétrolier suédois battant pavillon britannique, quinze jours après l'arraisonnement d'un navire-citerne iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar, la crise s'est compliquée.
La Grande-Bretagne est en effet un des trois Etats européens parties à l'accord de Vienne.
Selon Téhéran, une nouvelle "réunion extraordinaire" pour tenter de sauver ce pacte aura lieu à Vienne le 28 juillet entre les Etats parties (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne, Russie et Iran).
L'Union européenne, qui doit présider la réunion, a indiqué que celle-ci se tiendrait à la demande de Paris, Berlin, Londres et Téhéran.
Par l'accord de Vienne, Téhéran s'est engagé à ne jamais se doter de l'arme atomique et a accepté de brider son programme nucléaire et de subir un régime d'inspection très strict en échange d'un allègement des sanctions internationales qui asphyxiaient son économie.
Mais le rétablissement de sanctions américaines à partir d'août 2018 et la politique de "pression maximale" menée par Washington ont fait plonger l'économie iranienne dans une violente récession et privent le pays des bénéfices économiques qu'il escomptait du pacte.
Pour rester partie à l'accord, l'Iran exige de ses partenaires, et en premier lieu des Européens, qu'ils prennent des mesures efficaces pour garantir ses intérêts. Il demande qu'ils l'aident à contourner l'embargo américain, tout particulièrement en lui permettant de vendre son pétrole à l'étranger.
Et pour contraindre les Européens à des mesures concrètes, il a commencé à s'affranchir de certains de ses engagements alors qu'il les avait jusque-là intégralement respectés, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"Navires ennemis"
L'Iran ne respecte ainsi plus la limite imposée par l'accord à ses réserves d'uranium enrichi (300 kg) et le plafond l'empêchant d'enrichir l'uranium à un degré de pureté supérieur à 3,67%.
Téhéran menace de franchir une étape supplémentaire début septembre si ses demandes ne sont pas remplies.
Lundi, le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a annoncé vouloir mettre en place "aussi vite que possible" une "mission de protection maritime dirigée par les Européens" dans la région du Golfe.
Dans un entretien publié mardi, le contre-amiral Hossein Khazandi, commandant de la Marine iranienne, affirme que l'Iran observe de près à l'aide de drones "tous les navires ennemis" dès lors qu'ils entrent dans le Golfe.
Cité par l'agence semi-officielle Isna, le général de brigade Gholam Réza Jalali, commandant de la Défense passive iranienne, a estimé lui que la saisie du Stena Impero a marqué "la fin de la domination britannique sur les mers".
Selon Téhéran, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi est parti pour Paris où il doit délivrer un message écrit de M. Rohani à son homologue français Emmanuel Macron.
M. Macron et M. Rohani se sont entretenus à plusieurs reprises par téléphone ces dernières semaines. Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique de M. Macron, a rencontré M. Rohani le 9 juillet dans le cadre d'une visite voulue par Paris pour faire baisser la tension.
La télévision iranienne a diffusé mardi des images de l'équipage du Stena Impero retenu à bord du navire au large du port de Bandar Abbas (sud). On y voit 23 hommes, majoritairement indiens, assis autour d'une table ou s'adonnant à des tâches quotidiennes.
A LIRE AUSSI.
Nucléaire iranien: nouvelle réunion à venir sur fond de crise dans le Golfe
Pétrolier britannique: l'enquête dépendra "de l'équipage", prévient l'Iran
Téhéran accuse Washington d'avoir coupé "la voie de la diplomatie"
Nucléaire: ultimatum de l'Iran, qui s'affranchit de certains engagements
- accord de vienne
- Allemagne
- arme atomique
- bandar abbas
- berlin
- chine
- drone americain
- Économie iranienne
- embargo américain
- Emmanuel Macron
- Étape supplémentaire
- france
- gibraltar
- hassan rohani
- iran
- jeremy hunt
- La Défense
- londres
- mesure concrète
- mohammad javad zarif
- nucléaire iranien
- paris
- partie À l'accord
- pression maximale
- programme nucléaire
- rétablissement de sanctions
- réunion extraordinaire
- russie
- sanctions internationales
- téhéran
- télévision iranienne
- UK
- USA
- vienne
- Washington
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.