"Tout au long de l'histoire, l'Iran a été le principal gardien de la sécurité et de la liberté de navigation dans le golfe Persique, le détroit d'Ormuz et la mer d'Oman, et il continuera de l'être", a déclaré le président iranien Hassan Rohani, selon un communiqué du gouvernement iranien.
M. Rohani a tenu ces propos lors d'une rencontre à Téhéran lundi soir avec le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi.
"Les problèmes de la région doivent être résolus par le dialogue, la négociation et la coopération entre [...] pays de la région", a estimé M. Rohani selon la présidence iranienne.
Région stratégique pour l'approvisionnement mondial en pétrole, le Golfe traverse une nouvelle période de turbulences.
Celles-ci sont liées à l'exacerbation des tensions entre Téhéran et Washington depuis le retrait unilatéral américain, en mai 2018, de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Washington a ensuite rétabli de très lourdes sanctions économiques contre l'Iran.
Depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe --imputées par les Etats-Unis à l'Iran qui a démenti-- mais également la destruction d'un drone américain par l'Iran ont encore fait monter la pression.
Saisies croisées
Avec la saisie vendredi par l'Iran du Stena Impero, pétrolier suédois battant pavillon britannique, quinze jours après l'arraisonnement d'un navire-citerne iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar, la crise s'est compliquée.
La Grande-Bretagne est en effet un des trois Etats européens parties à l'accord de Vienne.
Selon Téhéran, une nouvelle "réunion extraordinaire" pour tenter de sauver ce pacte aura lieu à Vienne le 28 juillet entre les Etats parties (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne Iran et Russie).
Par cet accord, Téhéran s'est engagé à ne jamais se doter de l'arme atomique et a accepté de brider son programme nucléaire et de subir un régime d'inspection très strict en échange d'un allègement des sanctions internationales.
Mais le rétablissement des sanctions américaines à partir d'août 2018 et la politique de "pression maximale" menée par Washington ont fait plonger l'économie iranienne dans une violente récession et privent le pays des bénéfices économiques qu'il escomptait du pacte.
Pour rester partie à l'accord, l'Iran exige de ses partenaires, et en premier lieu des Européens, qu'ils prennent des mesures efficaces pour garantir ses intérêts. Il demande qu'ils l'aident à contourner l'embargo américain, tout particulièrement en lui permettant de vendre son pétrole à l'étranger.
En riposte à la décision américaine de quitter l'accord et pour contraindre les Européens à des mesures concrètes, l'Iran a commencé à s'affranchir de certains de ses engagements.
"Protection maritime"
L'Iran ne respecte ainsi plus la limite imposée par l'accord à ses réserves d'uranium enrichi (300 kg) et le plafond l'empêchant d'enrichir l'uranium à un degré de pureté supérieur à 3,67%.
Jusqu'à ces décisions, l'Iran avait respecté ses engagements, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Téhéran menace de franchir une étape supplémentaire début septembre si ses demandes ne sont pas remplies.
Mais en face, ses partenaires ne cessent d'exhorter l'Iran à continuer de "respecter pleinement" l'accord.
Lundi, le ministre des Affaires étrangères britannique Jeremy Hunt a annoncé vouloir mettre en place "aussi vite que possible" une mission de protection maritime dirigée par les Européens" dans la région du Golfe.
Mais a-t-il insisté, cette mesure ne fait "pas partie de la politique des États-Unis de pression maximum sur l'Iran parce que nous restons déterminés à préserver l'accord nucléaire".
Téhéran n'avait pas réagi à ces propos mardi à la mi-journée.
Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi est en route pour la France où il doit délivrer un message écrit de M. Rohani à son homologue français Emmanuel Macron.
M. Macron et M. Rohani se sont entretenus à plusieurs reprises par téléphone ces dernières semaines. Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique de M. Macron a rencontré M. Rohani le 9 juillet dans le cadre d'une visite voulue par Paris pour faire baisser la tension.
La télévision iranienne a diffusé mardi des images de l'équipage du Stena Impero retenu à bord du navire au large du port de Bandar Abbas (sud). On voit les 23 hommes, majoritairement indiens, assis autour d'une table ou s'adonnant à des tâches quotidiennes.
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