Dans cette plainte, déposée au pôle financier du tribunal de Paris, l'association demande que des personnes physiques, notamment l'ex-PDG du groupe Patrick Kron, soient poursuivies en France pour corruption dans ce dossier.
"Si la personne morale Alstom a, par un plaider-coupable, reconnu des faits de corruption qui se sont pérennisés pendant de longues années et si un lampiste a fait un long séjour dans une prison américaine, les personnes physiques coupables de la corruption n'ont pas été poursuivies, ni en France ni ailleurs", déclare Anticor dans un communiqué.
En décembre 2014, le groupe français avait payé une amende record de 772 millions de dollars aux Etats-Unis pour des faits de corruption dans plusieurs pays. Un haut cadre de l'entreprise, Frédéric Pierucci, avait été arrêté le 14 avril 2013 à son arrivée à l'aéroport de New York pour une affaire de corruption en Indonésie, et écopé d'une peine de 30 mois de prison.
Par ailleurs, Anticor demande qu'une enquête soit menée sur la décision de l'Etat de renoncer à son droit d'acheter 20% d'actions Alstom, détenues par le groupe de construction Bouygues, lors du rapprochement entre le groupe ferroviaire Alstom et le conglomérat allemand, "renonçant à un gain de l'ordre de 350 millions d'euros".
Anticor avait déjà déposé en janvier 2018 une plainte du chef de "négligence par personne dépositaire de l'autorité publique" concernant ces faits. Mais elle avait été rapidement classée sans suite par le parquet de Paris.
Dans sa nouvelle plainte, l'association anticorruption estime, se fondant notamment sur le rapport parlementaire de 2018 de l'ex-président de la commission d'enquête à l'Assemblée sur la politique industrielle de la France, Olivier Marleix, que l'Etat a perdu "consciemment" 500 millions d'euros, "si l'on prend en compte les dividendes et la plus-value perdus", au "profit de la société Bouygues".
Olivier Marleix (LR) avait pour sa part saisi le parquet de Paris en janvier pour qu'il enquête sur les circonstances de la vente du pôle énergie d'Alstom à GE, soupçonnant un "pacte de corruption".
Après ce signalement, le député a été entendu par les enquêteurs de l'Office anticorruption de la police judiciaire, à la demande du parquet de Paris qui s'est ensuite dessaisi de la procédure au profit du parquet national financier (PNF).
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