L'heure exacte de l'alunissage du module lunaire, aussi appelé "LEM" et baptisé Eagle, fut 20H17 ou 20H18 selon différents documents de la Nasa, en horaire GMT, le 20 juillet 1969.
Un peu plus de six heures plus tard, après avoir revêtu sa combinaison spatiale et réalisé d'innombrables préparatifs, à 02H56 GMT - en pleine nuit en Europe, un lundi matin à 03H56 à l'époque en France - le commandant Armstrong posait le premier pied, le gauche, sur la Lune, et déclarait: "C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité".
La Nasa est en surchauffe depuis des semaines pour célébrer l'anniversaire, avec quantité d'expositions et d'événements, notamment dans les centres spatiaux de Floride (Kennedy) et de Houston au Texas (Johnson).
L'anniversaire a relancé le débat autour du projet actuel de la Nasa de retour sur la Lune, le programme Artémis, que beaucoup d'experts, y compris à l'intérieur de l'agence spatiale, jugent irréaliste de réaliser d'ici la date-butoir fixée par le gouvernement de Donald Trump: 2024.
Un débat dans lequel Buzz Aldrin et Michael Collins, le troisième homme d'Apollo 11 qui est resté en orbite autour de la Lune, se sont engouffrés, profitant de multiples apparitions publiques pour critiquer la Nasa et apporter de l'eau au moulin de Donald Trump, qui souffle le chaud et le froid sur l'agence spatiale.
"Buzz" est ainsi intervenu vendredi sur Fox News, la chaîne d'informations plébiscitée par le président.
"Nous n'avons pas développé les fusées et vaisseaux de haute performance dont nous avons besoin", a lâché l'astronaute, que personne n'ose contredire.
La veille, dans le Bureau ovale, ce fut un assaut en règle et en public contre le patron de la Nasa, Jim Bridenstine.
Michael Collins a recommandé d'annuler le programme lunaire pour préparer à la place une mission directe vers Mars, tandis que Buzz Aldrin a de nouveau prodigué des conseils techniques.
"Vous écouterez Buzz et les autres? ... D'accord?" a ordonné Donald Trump à Jim Bridenstine. Le président américain lui a dit récemment que le vrai objectif était de planter un drapeau sur Mars (la Nasa prévoit d'y aller dans la décennie 2030).
Promettre la Lune
"Mon administration s'est engagée à rétablir la domination et le leadership de notre pays dans l'espace pour les siècles à venir", a déclaré le président samedi dans un message.
Plus tard dans la journée, ce sera son vice-président Mike Pence qui prononcera un discours depuis le centre Kennedy, d'où décollèrent Armstrong, Aldrin et Collins, tous les trois nés en 1930 (Armstrong est mort en 2012).
Le dernier discours sur l'espace de Mike Pence, chargé par la Maison Blanche du dossier spatial, fit l'effet d'un électrochoc à la vieille agence: en mars, c'est lui qui avait subitement annoncé un raccourcissement de quatre ans du calendrier pour le retour d'astronautes sur la Lune, de 2028 à 2024.
Depuis Apollo, nombre de présidents ont annoncé une relance du programme spatial du pays.
Il y a trente ans exactement, au 20e anniversaire du premier pas, George H. W. Bush promettait la création d'une base sur la Lune et l'envoi d'un vol habité vers Mars.
Le but? "Rétablir la prééminence des Etats-Unis en tant que nation spatiale", déclarait-il.
Et en janvier 2004, son fils, le président George W. Bush, fixait l'objectif de "retourner sur la Lune d'ici 2020".
Mais le fossé entre l'ambition affichée et la réalité budgétaire a toujours, jusqu'à présent, condamné ces projets.
L'avenir du programme Artémis dépendra donc de la volonté du Congrès d'augmenter conséquemment le budget de la Nasa au-delà de ses 21 milliards de dollars annuels actuels, ce pour quoi il a montré peu d'appétit jusqu'à présent... Il dépendra aussi de l'élection présidentielle de novembre 2020.
Si Donald Trump était battu dans les urnes, le prochain président devra décider où, dans le système solaire, les Etats-Unis doivent aller.
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