Arraisonné vendredi pour "non respect du code maritime international" par les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, le tanker Stena Impero, dont le propriétaire est suédois, a été emmené au port de Bandar Abbas (sud), selon les autorités portuaires de la province de Hormozgan où est situé le port.
La nouvelle saisie d'un navire par l'Iran est survenue après la prolongation de 30 jours par la Cour suprême de Gibraltar de l'immobilisation d'un pétrolier iranien, saisi le 4 juillet par les autorités de ce territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne, qui le soupçonnent de livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions européennes contre Damas.
L'Iran a nié cette accusation et affirmé qu'il riposterait à cet acte de "piraterie".
Selon Allah-Morad Afifipoor, directeur général de l'Autorité portuaire et maritime de la province de Hormozgan, le Stena Impero est "entré en collision avec un bateau de pêche". Les personnes à bord du bateau de pêche ont "contacté le pétrolier mais n'ont pas reçu de réponse", et ont alors informé l'Autorité portuaire de Hormozgan.
"Conformément à la loi, après un accident il est nécessaire d'enquêter sur les causes" et l'Autorité portuaire et maritime a ouvert samedi une investigation, a ajouté le responsable iranien.
Polémique
Les 23 membres d'équipage sont tous à bord, a précisé le responsable iranien, cité par l'agence Fars. Dix-huit dont le capitaine sont de nationalité indienne et les cinq autres sont de nationalité philippine, lettone ou russe.
Jeudi, les Gardiens de la révolution avaient déjà annoncé détenir un autre tanker "étranger", et son équipage soupçonnés de se livrer à de la "contrebande" de carburant dans le Golfe. Aucune indication n'a été donnée depuis sur ce navire.
La région du Golfe et du détroit d'Ormuz, par où transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète, se trouve au coeur des tensions, sur fond de bras de fer entre l'Iran et les Etats-Unis qui y ont renforcé en mai leur déploiement militaire en arguant de "menaces iraniennes" non précisées.
Ces dernières 24 heures ont été marquées par une polémique à propos d'un drone "iranien" que les Américains disent avoir abattu dans le détroit. Mais l'Iran a rejeté des "allégations sans fondement" et affirmé n'avoir perdu aucun drone.
Les tensions entre Téhéran et Washington, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980, se sont envenimées depuis le retrait unilatéral américain de l'accord nucléaire de 2015 et le rétablissement des sanctions économiques américaines qui nuisent fortement à l'économie iranienne.
Elles ont été exacerbées par les échanges d'invectives et des actes de sabotage ou d'attaques qui ont visé depuis mai six navires dans la région du Golfe et ont été imputées par les Etats-Unis à l'Iran qui a démenti.
Et elles ont atteint un pic le 20 juin avec la destruction par l'Iran d'un drone militaire américain. M. Trump avait alors affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles.
Déploiement américain en Arabie
Au milieu de ces tensions qui font craindre aux experts un embrasement, l'Arabie saoudite, un allié des Etats-Unis et principal rival régional de l'Iran, a annoncé que pour la première fois depuis 2003 des forces américaines seraient déployées sur son sol.
"Le roi Salmane a donné son accord pour accueillir des forces américaines afin d'accroître le niveau mutuel de coopération pour défendre la sécurité de la région et garantir la paix", selon le ministère saoudien de la Défense.
Cela "aura un effet dissuasif supplémentaire et renforcera notre capacité à défendre nos troupes et nos intérêts dans la région face à des menaces émergentes et crédibles", a indiqué le commandement central des forces américaines. Il a ajouté que des "patrouilles" surveillaient depuis l'espace aérien international la situation dans le détroit d'Ormuz.
Cette semaine, l'émissaire américain pour l'Iran, Brian Hook, a présenté à des ambassadeurs à Washington, la coalition internationale que Washington veut mettre sur pied pour escorter les navires de commerce dans le détroit d'Ormuz. L'idée est que chaque pays y escorte militairement ses navires marchands avec le soutien de l'armée américaine, qui assurerait la surveillance aérienne de la zone et le commandement des opérations.
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