Du stade international aux rues d'Alger et des grandes villes françaises, des milliers de drapeaux vert, blanc et rouge vont flotter du vent de la victoire durant une nuit de célébrations intenses, à la hauteur de l'exploit réalisé par les Fennecs.
Arrivés sur la pointe des pieds aux pyramides, ils quittent l'Egypte avec le sceptre de champion d'Afrique qu'ils ont mérité, au fil d'un tournoi maîtrisé de bout en bout qui les a vus battre deux fois les Lions de la Teranga, les meilleurs du Continent au classement Fifa.
Après leur succès en poules, les Fennecs ont répété leur performance, grâce à un but d'entrée de Baghdad Bounedjah (2), aidé par Salif Sané qui a dévié sa frappe. Malgré toute la tension d'une finale heurtée, et le stress d'une intervention de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), ils ont tenu le choc pour toucher l'or, à nouveau.
Star de la sélection, Riyad Mahrez n'était pas né le 16 mars 1990, comme la majorité de ses coéquipiers, au jour de l'unique sacre, à domicile, de son pays passionné de foot, mais rarement récompensé.
Les jeunes cadres Ismaël Bennacer, Youcef Belaïli, ou Bounedjah, non plus, mais ce sont ces visages de l'Algérie qui gagne que fêtera une population mobilisée contre ses dirigeants vieillissants, en plein "hirak".
Signé Belmadi
Transcendés, selon certains, par le mouvement de protestation qui a pris en partie racine dans les stades, les joueurs ont inscrit à leur manière dans les livres d'histoire ce vendredi, jour traditionnel de manifestation.
Le 19 juillet a vu l'avènement d'une nouvelle génération et de son guide Djamel Belmadi, qui a transformé en un an une équipe moribonde, absente du Mondial-2018, en une machine à gagner.
Au coup de sifflet final, quand tous les joueurs ont sprinté vers le virage en blanc et vert, le sélectionneur s'est écroulé sur la pelouse. Ce succès porte sa marque.
S'il vit chaque minute avec passion près du banc, toujours debout à donner des consignes, c'est son sens de la discipline et du détail qui a fait des Fennecs des lions sur le terrain: le Sénégal, malgré tout le talent de Sadio Mané, n'a pas trouvé la clé de la forteresse tactique pour égaliser.
Le match passé à tourner autour du but de Raïs M'Bolhi leur laissera forcément des regrets. Les Sénégalais ont payé très cher la suspension de leur roc Kalidou Koulibaly, dont le remplaçant Sané a provoqué le but de Bounedjah.
avec la VAR
Ils ont aussi souffert de leur grande maladresse dans les coups de pied arrêtés et le dernier geste, à l'image d'Ismaïla Sarr (82). Quand Youssouf Sabaly, d'une magnifique frappe, a trouvé une faille, c'est le gardien qui est intervenu (69).
Leur destin aurait pu basculer à la 60e, quand l'arbitre Alioum Alioum a sifflé penalty pour une main d'Adlène Guedioura. Mais après trois minutes de visionnage de la VAR, le Camerounais est revenu sur sa décision, jugeant le geste involontaire - comme un symbole de la "lose" des Lions, souvent favoris mais jamais sacrés.
Finaliste malheureux en 2002 comme capitaine, le coach Aliou Cissé devra encore attendre pour soulever cette coupe tant désirée. La nuit lui paraîtra longue, d'autant qu'elle sera courte pour les supporters algériens.
Ils étaient près de 20.000 supporters en blanc et vert, certains venus par le "pont aérien" de 28 vols spéciaux organisé par les autorités, à remplir de leur bonheur le stade du Caire.
Malgré les antécédents houleux entre les deux pays, les fans des Fennecs ont même reçu des applaudissements des Egyptiens après avoir rendu hommage à la légende locale Mohamed Aboutrika, à la 22e minute, le numéro de l'ancien joueur. Pour l'Algérie, la soirée en Egypte a été gagnée à tous les niveaux.
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