Un homme, poursuivi pour s'être fait passer pour un conseiller du Premier ministre Édouard Philippe, a déposé plainte à Rouen (Seine-Maritime) pour dénonciation calomnieuse, discrimination et abus d'autorité, a affirmé son avocat, Me Grégoire Leclerc.
Khalid B. "entend déposer plainte contre X pour des faits de discrimination, délit de faciès, abus d'autorité, violences volontaires morales, dénonciation calomnieuse et menace", est-il indiqué dans la plainte dont l'AFP a eu une copie. Elle a été remise, selon l'avocat, au procureur de la République de Rouen, le vendredi 5 juillet 2019.
"Des officiers de police judiciaire ont été saisis et mon client sera entendu à la fin de l'été", a ajouté Me Leclerc.
Le dimanche 23 juin 2019, Khalid B., âgé d'une trentaine d'années, avait été interpellé à Darnétal près de Rouen et placé en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, après une altercation avec un policier hors de ses heures de service. Lors de son audition, il avait reconnu lui avoir porté des coups. À l'issue d'une seconde garde à vue, l'homme a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Rouen pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et usurpation de qualité.
Des informations erronées
L'audience est fixée au 18 novembre. Selon Mediapart, qui a révélé l'affaire, ce consultant franco-marocain s'est alors prévalu de fonctions de conseiller "diplomatie et communication" auprès du Premier ministre, pour obtenir la levée de sa première garde à vue. Le site d'information affirme qu'il a prétendu devoir assister à la rencontre prévue ce jour-là au Havre entre Édouard Philippe et le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. "Des policiers ont communiqué auprès de Mediapart des informations erronées, à savoir que mon client s'était prévalu de la qualité de conseiller ministériel alors que c'était faux, c'est une dénonciation calomnieuse", a affirmé Me Leclerc.
Selon lui, son client est "un ami d'Édouard Philippe". Au moment de l'arrestation, Matignon avait indiqué qu'Édouard Philippe avait effectivement eu des "relations cordiales" avec cet homme quand il était maire du Havre mais qu'il n'avait "absolument aucune fonction au cabinet du Premier ministre". "Le policier avec qui mon client a eu une altercation n'était pas en service, il n'avait donc pas à l'empêcher de circuler. C'est un abus d'autorité", a encore affirmé le conseil dénonçant également "la discrimination faite" selon lui à son client en "refusant de prendre sa plainte le soir de son interpellation".
Avec AFP
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