"Ces tweets n'étaient PAS racistes. Il n'y a pas une once de racisme en moi!", a lancé le président américain, appelant les élus de son parti à ne pas tomber dans le "piège" tendu selon lui par ses adversaires démocrates.
Une motion condamnant les propos présidentiels devait être soumise, à l'initiative des démocrates, à un vote à la Chambre des représentants.
Les tweets du président s'adressaient à Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ilhan Omar (Minnesota), Ayanna Pressley (Massachusetts) et Rashida Tlaib (Michigan).
Fidèle à sa stratégie consistant à alimenter les controverses qu'il a lui-même créées, le milliardaire républicain a pris soin de répéter, dans un tweet matinal, son message de la veille à l'adresse des quatre élues démocrates: "Notre pays est libre, magnifique et prospère. Si vous détestez notre pays, ou si vous n'êtes pas heureux ici, vous pouvez partir!".
A l'approche de la présidentielle de novembre 2020, il semble plus déterminé que jamais à galvaniser sa base électorale - très majoritairement blanche - et à tout faire pour alimenter les divisions chez ses adversaires politiques.
M. Trump, qui réunit en milieu d'après-midi à la Maison Blanche les leaders républicains du Congrès, devrait pouvoir compter sur leur soutien, au moins tacite.
Car si ici et là, des élus du "Grand Old Party" ont dénoncé les tweets présidentiels, ils sont dans l'ensemble très prudents dans leurs critiques envers celui qui sera - sauf énorme surprise - leur candidat en 2020.
Le sénateur républicain Rob Portman a jugé les propos du président "déplacés". "Toutes ces femmes sont des citoyennes américaines comme vous et moi", a-t-il déclaré sur CNN.
Mais Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine au Sénat, n'a pour l'heure pas dit un mot sur la polémique.
Silence "inexcusable"
Après avoir conseillé dimanche aux quatre élues, surnommées "la Brigade" (The Squad), de "retourner" dans "ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent", M. Trump a intensifié lundi ses attaques, les accusant de "haïr" l'Amérique.
Les quatre femmes visées ont répliqué ensemble lundi soir, affichant leur détermination à ne pas céder face aux attaques venues de la Maison Blanche.
Donald Trump "ne sait plus comment défendre sa politique, donc il nous attaque personnellement", a lancé Rashida Tlaib. Ses attaques "sont dans la continuité de sa partition raciste et xénophobe", a-t-elle ajouté.
Pour l'ancien sénateur de l'Arizona Jeff Flake, qui a eu nombre de prises de bec avec le locataire de la Maison Blanche, le silence des membres de son parti ne peut, dans un cas pareil, se justifier.
"J'ai souvent dit qu'on ne pouvait attendre des élus républicains qu'ils répondent à toutes les déclarations du président. Mais il y des moments où elles sont si ignobles et insultantes qu'il leur appartient de les condamner", a-t-il tweeté.
Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, a une nouvelle fois déploré le silence dans les rangs du parti présidentiel.
"C'est effrayant de constater à quel point, de manière répétée, nombre de mes collègues républicains laissent juste passer l'orage sans dire le moindre mot", a-t-il lancé. Et de s'interroger si ce silence traduit un "accord" avec le président ou de la "gêne" face à ses propos. "Dans les deux, c'est inexcusable", estime-t-il.
Pour Joe Biden, vice-président sous Barack Obama et candidat à l'investiture démocrate pour 2020, aucun président dans l'histoire américaine "n'a été aussi ouvertement raciste que cet homme".
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