La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a immédiatement annoncé qu'elle allait saisir la justice contre cette mesure, qui doit entrer en vigueur mardi.
Des tribunaux ont déjà invalidé plusieurs tentatives du gouvernement américain de restreindre le droit d'asile.
Le gouvernement "use de son pouvoir légal, tel que conféré par le Congrès", a toutefois estimé le ministre de la Justice Bill Barr dans un communiqué.
"Les Etats-Unis sont généreux mais complètement débordés par le fardeau créé par les centaines de milliers d'étrangers arrêtés à la frontière sud", a-t-il ajouté, en souhaitant que la nouvelle règle "décourage les migrants économiques qui veulent exploiter notre système d'asile".
Il s'agit d'une mesure "intérimaire" en attendant que le Congrès révise les lois migratoires du pays, a précisé le ministre par intérim de la Sécurité intérieure Kevin McAleenan.
Certaines exceptions sont prévues, notamment pour les victimes de traite des êtres humains, mais elles ne couvrent pas les mineurs non accompagnés.
Les Etats-Unis font face à un afflux de migrants à leur frontière avec le Mexique, avec plus de 100.000 personnes arrêtées chaque mois depuis mars, dont de nombreuses familles avec enfants.
Originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d'Amérique centrale, Guatemala, Salvador et Honduras en tête, ces migrants déposent généralement une demande d'asile qui leur permet de se maintenir sur le territoire américain le temps de l'examen de leur dossier par un juge de l'immigration.
Le gouvernement les accuse de disparaître ensuite et de gonfler le nombre des quelque 10,5 millions de sans-papiers présents aux Etats-Unis.
"Cruelle"
Le président républicain, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale un des axes forts de sa politique, cherche à la fois à endiguer les flux migratoires et à augmenter les expulsions de clandestins.
La police migratoire devait commencer dimanche une vague d'arrestations de grande ampleur visant les familles, mais elle n'a pas semblé se matérialiser dans l'immédiat.
En menaçant son voisin de sanctions douanières, Donald Trump a en revanche obtenu que le Mexique renforce ses contrôles à la frontière et lutte davantage contre les réseaux de passeurs, ce qui a permis de réduire les arrivées de 28% en juin.
Malgré cette baisse, les postes des garde-frontière et les centre de rétention sont totalement engorgés et les conditions de vie en leur sein font l'objet de nombreuses critiques.
L'immigration devrait être un des thèmes centraux de la campagne présidentielle de 2020, avec une opposition démocrate vent debout contre la rhétorique et les mesures des républicains.
"Ils ont séparé les familles, mis les enfants dans des cages, fait des descentes de police dans des maisons", a tweeté Beto O'Rourke, l'un des prétendants à l'investiture démocrate pour 2020, après l'annonce de la nouvelle règle sur l'asile.
"Maintenant, ils trouvent que leur politique d'intimidation n'est pas assez cruelle donc ils veulent interdire aux demandeurs d'asile de trouver la sécurité dans notre pays", a-t-il ajouté en appelant à la mobilisation.
Tout comme l'Union européenne permet de renvoyer les demandeurs d'asile dans le pays membre par lequel ils sont entrés dans l'UE, les lois américaines prévoient la possibilité de refuser les demandes d'asile des migrants ayant transité par un pays tiers considéré comme "sûr". Mais elles renvoient la définition des pays "sûrs" à la conclusion d'accords bilatéraux.
Le gouvernement américain presse le Mexique et d'autres pays de signer des accords en ce sens, mais se heurte à de fortes réticences. La Cour constitutionnelle du Guatemala a ainsi bloqué dimanche la conclusion éventuelle d'un tel accord dans l'immédiat.
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