La crise politique qui dure depuis des semaines dans l'ancienne colonie britannique revenue en 1997 dans le giron chinois s'est encore aggravée dimanche avec des batailles rangées entre policiers antiémeutes et manifestants dans un centre commercial rempli d'enseignes de luxe.
Les policiers ont fait usage de gaz au poivre et de matraques contre des petits groupes de contestataires, qui ont répondu par des jets de parapluies, de bouteilles et de projectiles divers.
Des policiers comme des manifestants ont été blessés dans ces scènes de chaos. Près de 30 personnes ont reçu des soins à l'hôpital.
La dirigeante de Hong Kong a rendu visite lundi à des agents blessés. "Ils faisaient leur devoir, se montraient professionnels, faisaient preuve de retenue. Mais ils ont été attaqués gratuitement par des émeutiers, je crois qu'on peut vraiment les présenter comme des émeutiers", a déclaré Carrie Lam à la presse.
Hong Kong est secoué depuis le 9 juin par des manifestations pacifiques gigantesques mais parallèlement, des affrontements violents ont opposé contestataires et policiers. Le mouvement parti à l'origine d'un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine, suspendu depuis, s'est élargi à des revendications plus larges, les manifestants dénonçant les coups portés par Pékin aux libertés du territoire semi-autonome.
Les protestataires ont déjà exigé le retrait du terme "d'émeutiers", employé malgré cela par Mme Lam, et accusent la police de faire un usage disproportionné de la force.
D'après le commissaire Stephen Lo, plus de 40 personnes ont été arrêtées lors des affrontements de dimanche. Il a ajouté qu'un officier avait eu un doigt partiellement arraché par une morsure.
Selon un porte-parole des hôpitaux, 28 personnes ont demandé des soins en urgence. Sept personnes étaient toujours hospitalisées lundi matin, dont deux dans un état grave.
Le porte-parole n'a pas détaillé ce bilan en termes de manifestants et de policiers. Mais d'après Mme Lam, plus de 10 agents ont été blessés durant les violences.
Le gouvernement n'a pas su pour l'heure désamorcer la pire crise survenue à Hong Kong depuis des décennies. Les contestataires exigent le retrait pur et simple du texte sur les extraditions, une enquête indépendante sur les violences policières supposées, l'amnistie des personnes arrêtées et la démission de Mme Lam.
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