"Non je ne lâcherai pas, je suis très en colère, je suis très en colère contre les mensonges", a déclaré M. de Rugy sur BFMTV/RMC, tour à tour indigné et ému, assurant avoir reçu mercredi le soutien du président Emmanuel Macron.
"Je n'ai absolument pas de raison de démissionner. Je l'ai dit au Premier ministre qui ne me l'a absolument pas demandé", a précisé le ministre de la Transition écologique, entendu la veille pendant deux heures par Edouard Philippe. Un entretien à l'issue duquel il s'est engagé le cas échéant à "rembourser chaque euro contesté".
Le ministre a admis avoir songé à quitter son poste. Mais "je ne le ferai pas car je suis très en colère quand je lis un article qui prétend que j'occupe un logement social", a-t-il expliqué, au bord des larmes, au sujet de la location d'un appartement à Orvault, près de Nantes, qui serait "à loyer social préférentiel" selon le site d'informations Mediapart.
Il s'est dit "victime d'une tricherie" de son agence immobilière ou du propriétaire de l'appartement, où il accueille ses enfants lorsqu'il en a la garde le weekend.
"Coupeurs de tête"
L'ancien militant écologiste a en revanche rappelé que la présidente de Génération écologie Delphine Batho, qui réclame sa démission, avait "bénéficié d'un logement social pendant des années de la ville de Paris".
La députée lui a répondu sur Twitter que, lorsqu'elle était ministre, elle n'avait "pas organisé un seul dîner privé" ni "de dîner +informel+ avec un lobbyiste", comme l'évoque Ouest-France vendredi. Selon le quotidien, le ministre a organisé en mars un dîner avec des lobbyistes du monde de l'énergie.
François de Rugy s'en est pris aussi à la députée LFI Clémentine Autain à qui il a reproché d'avoir "refusé de voter la réforme (à la baisse, ndlr) des retraites des députés".
Photos de homards et de grands crus à l'appui, Mediapart a recensé entre octobre 2017 et juin 2018 une dizaine de dîners fastueux organisés à l'Hôtel de Lassay lorsque M. de Rugy était président de l'Assemblée nationale.
Le ministre a dit voir dans les photos des dîners "une personne qui règle des comptes avec (sa) femme" et qualifié de "mensonge" une autre information du Parisien selon laquelle son épouse Séverine de Rugy, journaliste au magazine Gala, aurait acheté sur l'argent de l'Assemblée un sèche-cheveu doré à la feuille d'or, pour 499 euros.
Il a dénoncé dans ces révélations "le fantasme des coupeurs de têtes" de "ceux qui gouvernent", et reproché à Mediapart d'avoir soutenu les "gilets jaunes" "jusqu'au bout". Il a aussi protesté contre le fait que sa femme puisse être comparée à "Marie-Antoinette".
Le ministre s'est défendu d'avoir "jamais acheté une bouteille de vin de plus de 30 euros de toute (sa) vie". Il a expliqué qu'il ne mangeait pas de homard parce qu'il avait une "intolérance aux crustacés" et ne buvait pas de champagne qui "lui donne mal à la tête", suscitant des railleries sur les réseaux sociaux.
"Image terrible"
La ministre MoDem de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault a défendu sur LCI "le droit de se défendre et de s'expliquer. La démocratie c'est aussi ça".
Mais l'ancien porte-parole du gouvernement et fidèle d'Emmanuel Macron Benjamin Griveaux a estimé sur France 2 que ces dépenses donnaient "une image terrible" des hommes politiques quand le gouvernement "demande des efforts". Et sort de plusieurs mois de manifestations de "gilets jaunes".
Le secrétaire d'Etat à l'Education Gabriel Attal a jugé sur France Inter que la "diplomatie gastronomique" n'était "à l'évidence" pas adaptée à des "dîners plus informels de travail".
Un ministre de la Transition écologique "doit incarner la sobriété" et être "dans un combat contre les lobbys et les multinationales", a estimé le député LFI François Ruffin.
Plutôt indulgent avec M. de Rugy, un ancien membre d'EELV, le patron des Verts David Cormand a regretté qu'il y ait "deux grands perdants dans cette affaire, l'image de la démocratie et l'écologie".
Selon un responsable de la majorité, "s'il n'y a pas d'autre élément qui l'accable, (François de Rugy) restera au gouvernement".
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