"Des officiers et des soldat de l'armée ainsi que des membres des Services nationaux de renseignements, dont certains retraités, ont tenté de mener un coup", a déclaré dans la soirée le général Jamal Omar, dans une allocution retransmise en direct à la télévision nationale.
"L'armée a réussi à déjoué la tentative", s'est félicité le général Omar, ajoutant que 12 officiers et 4 soldats avaient été arrêtés, sans toutefois préciser quand cette tentative avait eu lieu.
Une enquête est en cours pour déterminer qui était derrière le coup, a précisé le général.
Cette annonce est survenue alors qu'une rencontre entre des représentants du Conseil militaire et des meneurs de la contestation se tenait à Khartoum, pour finaliser les termes d'un accord sur la transition.
"Il s'agit d'une tentative de bloquer l'accord conclu entre le Conseil militaire de transition et l'Alliance pour la liberté et le changement, qui vise à ouvrir la voie vers la réalisation des demandes du peuple soudanais", a déclaré le général Omar.
Vendredi, les deux parties ont annoncé qu'un accord avait été trouvé sur une instance chargée de gérer la transition pendant une période d'environ trois ans. Cet accord prévoyait que les militaires président l'instance de transition pendant les 21 premiers mois, et que les civils prennent la relève pendant les 18 mois restants.
Samedi, le Conseil militaire s'est engagé à "appliquer" et "préserver" cet accord. Le texte final devait être signé dans les prochains jours.
Cette annonce, premier signe de détente entre les deux parties après des mois de tensions, a donné lieu à des scènes de liesse dans les rues de Khartoum.
Les négociations entre les deux parties, suspendues depuis mai faute d'accord, ont repris grâce à une médiation intense de l'Union africaine et de l'Éthiopie.
La tension entre militaires et protestataires était montée d'un cran après la brutale dispersion du campement de plusieurs milliers de manifestants installés depuis avril devant le siège de l'armée à Khartoum, qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés le 3 juin.
Depuis le 3 juin, la répression a fait 136 morts, dont une centaine dans la seule dispersion du sit-in, selon un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités parlent de 71 morts.
Des dizaines de personnes avaient déjà été tuées dans la répression des manifestations lancées en décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.
Le mouvement avait pris une tournure politique en réclamant la chute de M. Béchir, destitué et arrêté le 11 avril par l'armée après trois décennies au pouvoir.
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