L'exposition Parfums d'enfance, orchestrée par le commissaire d'exposition Virginie Jourdain, nous plonge dans le passé et nous invite à revivre l'enfance des seinomarins.
Émotions des souvenirs d'enfance
L'exposition commence par un espace consacré aux souvenirs d'enfance : récits collectés en amont par le biais d'un concours auprès des habitants de la Seine-Maritime. Avec pour seul cahier des charges l'envoi d'un texte court illustré d'un dessin ou d'une photo, ce concours a rassemblé de nombreux témoignages tout à fait touchants. Aux récits anecdotiques et aux petites joies qui jalonnent l'enfance, comme la participation à une course de voiture à pédale au Havre, la communion d'une cousine, le parfum Guerlain d'une grand-mère chérie ou un bon goûter normand, s'ajoute aussi l'évocation des heures graves qui ont marqué l'histoire collective de notre département, comme le récit des bombardements aux Havre à travers les yeux d'un enfant de dix ans. Les souvenirs ressuscités font appel tantôt à la mémoire visuelle (souvenirs évoqués par une photo issue de l'album familial), à la mémoire gustative ou à la mémoire olfactive : on appréciera en particulier l'évocation de l'odeur du café torréfié des brûleries rouennaises dans les années 60.
Nouveau-nez
Dans la salle d'exposition principale, les photographies puisées dans les fonds des archives départementales sont d'ailleurs accompagnées par des tiroirs parfumés. Dans une première partie dédiée aux nourrissons on peut ainsi voyager dans le temps avec l'odeur de la fameuse lessive Persavon qui a imprégné le linge de bébé pour plusieurs générations. Un peu plus loin, pour évoquer les loisirs et la fête foraine, c'est le parfum de la barbe à papa qui viendra chatouiller nos narines et celle des crêpes nous plonge dans l'intimité d'un repas familial : une idée judicieuse, puisque l'on sait aujourd'hui que le sens qui ressuscite le mieux nos souvenirs, n'en déplaise à Proust, n'est pas le goût mais l'odorat. Par cette astucieuse mise en scène, l'exposition évoque successivement l'éducation, l'hygiène, le jeu mais aussi l'évolution vestimentaire de la blouse des écoliers aux pulls acryliques des années 60. L'exposition très richement documentée est complétée par de nombreux panneaux explicatifs nous renseignent sur l'évolution des mœurs. Différents niveaux de lectures permettent de s'adresser à un public très familial et encouragent une visite de l'expo entre grands-parents et petits enfants pour mieux partager ses souvenirs et transmettre cette mémoire collective.
Pratique. Jusqu'au 20 juillet au Pôle Grammont à Rouen. Gratuit. archivesdepartementales76.net
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