Le bâtiment concerné est une ancienne maison de retraite, située 16 rue René Duchez à Caen (Calvados) et occupée illégalement depuis le 8 septembre 2018. Expulsables depuis janvier, les familles ont finalement été évacuées ce jeudi 11 juillet 2019, dès 8 heures, de ce squat de la Folie-Couvrechef. Les forces de l'ordre l'ont réalisé sans violence. C'est le propriétaire privé des locaux qui a demandé l'évacuation.
Des familles géorgiennes et albanaises
Les autorités déplorent "la dégradation forte des locaux indûment occupés" et "les risques d'incendie dans la structure". La préfecture du Calvados ajoute avoir pris la décision d'attendre les vacances d'été pour agir, "afin de limiter autant que faire se peut les conséquences sur la scolarisation des enfants".
Depuis 7h45, des familles albanaises, géorgiennes, mongoliennes, nigériennes et d'autres nationalités se font expulsées de cette ancienne maison de retraite à #Caen par les services de gendarmerie pic.twitter.com/DKBUqn2sFV
— Tendance Ouest (@tendanceouest) 11 juillet 2019
Soixante-treize personnes, dont trente-deux enfants étrangers, majoritairement âgés de 2 à 10 ans selon l'AG de lutte contre toutes les expulsions, vivaient dans ce squat de façon pérenne. Selon la préfecture, 47% sont originaires de l'Albanie et à 41% de la Géorgie, les deux familles restantes étant respectivement nigérianes et bangladeshies. "La Géorgie et l'Albanie sont des pays considérés comme des pays d'origine sûrs par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)." indique la préfecture.
Quelques nuits à l'hôtel
86% des personnes présentes sont déboutées du droit d'asile, voire de procédures faites ensuite de demandes de titre de séjour ou de régularisation, selon l'État. Elles seront contraintes de quitter la France. 12% relèvent de la procédure Dublin, elles sont donc contraintes de réaliser une demande d'asile dans un autre pays européen. Une famille sera prise en charge au titre des demandeurs d'asile.
"Toutes les autres personnes n'ont pas le droit automatiquement à l'hébergement d'urgence." indique l'État, qui précise qu'il va "à titre exceptionnel" proposer de loger une partie des ressortissants étrangers :
• une nuit pour les familles qui avaient déjà été expulsées des squats de la rue des Roches à Mondeville et de l'ancien hôtel Cyclades de Venoix.
• quatre nuits, pour les autres familles.
Cependant, "certaines familles ont refusé cette proposition de prise en charge, jugeant l'hôtel proposé trop éloigné". Camille Goyet, sous-préfète du Calvados précise "qu'en plein été dans une région touristique, tous les hôtels sont pleins à Caen. On n'a pas d'autres solutions que de les déplacer vers Lisieux, Falaise ou Vire.".
Par ailleurs, les familles qui accepteraient l'aide au retour volontaire dans leur pays verraient leur hébergement à l'hôtel prolongé jusqu'à la date de leur départ de France.
Un bus emmène une famille de 5 personnes à l'hôtel Ibis de Saint-Contest pour une nuit #squat #expulsion pic.twitter.com/AkDcgQTpwe
— Tendance Ouest (@tendanceouest) 11 juillet 2019
Mais pour certains, et notamment les mineurs, la situation est difficile. "Ils veulent nous emmener à Falaise, à 30 km de Caen, mais c'est trop loin avec tous nos bagages.", indique Ledji, 14 ans, avant de fondre en larmes. Une habitante du quartier se permet de rajouter en prenant l'adolescent dans ses bras : "Pour eux c'était leur maison ici. Ils étaient très polis.".
Au moment de l'expulsion, neuf hommes isolés, de nationalité nigériane et angolaise, étaient également présents au sein du squat. Leur situation administrative a été vérifiée et une famille de demandeurs d'asile s'est vue proposer un hébergement au sein de l'un des centres d'accueil et d'évaluation des situations du Calvados.
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