Sur le Brexit, elle s'est aussi dite prête à accorder plus de temps au Royaume-Uni, alors que le divorce avec Londres, prévu à l'origine pour le 29 mars 2019, a été reporté au 31 octobre.
"Si le Royaume-Uni a besoin de plus de temps, je suis d'accord pour lui accorder plus de temps. Un Brexit sans accord serait catastrophique", a déclaré celle qui pourrait devenir la première femme à présider l'exécutif européen. Elle avait auparavant défendu l'accord de retrait négocié entre les 27 et Theresa May mais que le Parlement britannique a rejeté à trois reprises.
Frustration
Pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker le 1er novembre, cette proche de la chancelière Angela Merkel, membre comme elle du parti conservateur CDU, doit absolument convaincre les élus européens, plutôt frustrés par la façon dont elle a été désignée.
Il lui faut obtenir la majorité absolue au Parlement, qui est d'au moins 374 voix (et non plus 376, compte tenu de l'absence de trois élus catalans). Or ce résultat n'a rien d'acquis à l'heure actuelle, les dirigeants de l'UE l'ayant désignée le 2 juillet au cours d'un sommet européen d'une durée exceptionnelle de trois jours, créant la surprise et faisant fi des candidats présentés par les eurodéputés.
Pour être confirmée, Mme von der Leyen, 60 ans, actuellement ministre allemande de la Défense, va devoir rallier les suffrages des trois grands groupes : PPE (le sien, 182 élus), socialiste (154 élus) et libéro-centriste de Renew Europe (108 élus).
Mercredi matin, elle a commencé sa tournée par un huis clos avec les sociaux-démocrates, qui ont annoncé à l'issue de son audition une décision la semaine prochaine concernant leur soutien.
Malgré les fortes réserves à son égard de ses compatriotes du parti SPD (16 élus au total dans le groupe des sociaux-démocrates), partenaires de coalition dans le gouvernement Merkel, plusieurs participants partaient du principe que la majeure partie de ce groupe voterait pour elle. "Elle était vague et ne voulait pas s'engager", a dit à l'AFP un participant, tablant cependant sur "60% de votes en sa faveur et 40% contre".
Mme von der Leyen a ensuite répondu aux questions des libéro-centristes de Renew Europe, qui comprend les élus français macronistes, une audition intégralement diffusée sur internet, comme celle des Verts (74 élus) ensuite.
S'exprimant la plupart du temps dans un excellent anglais, mais aussi parfois en allemand et en français, Mme von der Leyen a insisté sur sa volonté de mettre en place la première Commission européenne de l'histoire totalement paritaire, avec autant d'hommes que de femmes. Ceci ne dépend toutefois pas totalement d'elle puisque ce sont les Etats membres qui désignent eux-mêmes leur commissaire.
Sur le gril chez les Verts
Devant un auditoire plutôt bien disposé à son égard, elle a promis aux élus centristes libéraux que la Danoise Margrethe Vestager, qui avait été leur candidate pour la Commission européenne, serait l'une des vice-présidentes.
Toutefois, ce sera le Néerlandais social-démocrate Frans Timmermans qui occupera la première vice-présidence.
Sur le dossier ultrasensible de l'immigration, elle a plaidé pour renforcer plus rapidement l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex. "Je pense qu'avoir 10.000 personnes travaillant pour Frontex en 2027, c'est bien trop tard. Il faut que cela soit bien plus tôt", a-t-elle dit.
Sur l'autre grand sujet de la campagne des européennes, le climat, elle a souhaité que l'Europe soit "le premier continent neutre" en carbone en 2050.
Au cours de son audition chez les Verts, Mme von der Leyen a dû faire face à des questions beaucoup plus incisives.
Sa prestation n'a semble-t-il pas entièrement convaincu. "Aucune réponse claire sur aucun sujet (...) Pas sur les accords commerciaux, pas sur l'agriculture, pas sur les impôts et pas sur la façon de faire face au changement climatique", a asséné la porte-parole des Verts sur twitter.
Pour l'instant, le vote au Parlement européen à Strasbourg sur sa candidature est prévu pour mardi ou mercredi prochains. Il n'est toutefois pas exclu que Mme von der Leyen préfère reporter cette élection à septembre, si elle estime avoir besoin de davantage de temps pour convaincre.
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