Julian Alaphilippe, le porteur du maillot jaune, a passé "une belle journée". "Mais ce n'était pas si facile", a ajouté aussitôt le Français à propos de cette étape de 175,5 kilomètres, la première dans les côtes du massif des Vosges.
A l'arrivée, c'est un peloton de quelque 80 coureurs, sans les purs sprinteurs, qui s'est disputé la victoire. Au profit de l'inévitable Sagan qui a devancé très nettement le Belge Wout Van Aert et l'Italien Matteo Trentin.
Crédité de trois victoires seulement en 2019, sans aucune classique à se mettre sous la dent, le Slovaque s'est remis sur la bonne trajectoire après une année mouvementée dans sa vie privée (divorce). Dans le Tour, le leader de l'équipe Bora a repris ses habitudes, à savoir le maillot vert du classement par points.
Agé de 29 ans et trois fois champion du monde (2015 à 2017), Sagan en est l'inamovible titulaire depuis ses débuts dans la Grande Boucle en 2012. Hormis une seule fois, en 2017, quand il avait été exclu pour sprint irrégulier dans la première semaine.
"Il fallait être patient, la victoire a fini par arriver. Mes équipiers ont fait un super travail. On a contrôlé la course tout au long de la journée et on a bien fini. J'ai donné le meilleur", a déclaré Sagan.
Durant cette journée estivale, la première en moyenne montagne depuis le départ de Bruxelles, les favoris du Tour se sont observés. L'échappée, lancée après maintes tentatives en début de course, n'a jamais pu avoir les coudées franches.
Bernal et Pinot attendus
L'Australien Simon Clarke, le Belge Tim Wellens, le Danois Mads Würtz et le Letton Toms Skujins ont obtenu seulement une marge de l'ordre de deux minutes. Skujins a distancé ses compagnons dans la côte des Trois-Epis, à 37 kilomètres de l'arrivée.
Le Letton a été repris dans la dernière difficulté, au seuil des 20 derniers kilomètres, par un peloton mené le plus souvent par les équipiers de Matthews, aidés par ceux de Sagan. Mais l'Australien n'a pu rivaliser à l'arrivée (7e), après la tentative en solitaire du Portugais Rui Costa, repris à 2 kilomètres seulement de la ligne.
Alaphilippe, 10e de l'étape, a conservé son avantage au classement général sur les favoris du Tour qui vont se jauger sur les pentes de La Planche des Belles Filles.
"Je vais donner le maximum pour garder le maillot jaune", promet le leader de l'équipe Deceuninck.
"Il est capable de conserver le maillot", estime son cousin et entraîneur Franck Alaphilippe. "La montée est très dure mais, sur 7 kilomètres, il peut faire le match avec les meilleurs. Il a les moyens de le faire en tout cas. Mais cela va dépendre de la manière dont se courra l'étape".
Long de 160,5 kilomètres, le parcours enchaîne les montées et les descentes dans les Vosges, pas moins de six cols ou côtes répertoriés avant l'ascension finale (7 km à 8,7%). Cette année, les organisateurs ont repoussé la montée d'un kilomètre sur route très raide (jusqu'à 24 %), par rapport aux trois arrivées précédentes du Tour dans la station de la Haute-Saône.
Le prodige colombien Egan Bernal est attendu sur ces pentes très sélectives. Tout comme Thibaut Pinot, pour une journée à coup sûr particulière si près de chez lui (à Mélisey).
Son directeur sportif Yvon Madiot a prévenu: "Ce sera le jardin de Thibaut, ses routes d'entraînement, c'est chez lui. J'espère que demain (jeudi) soir on aura le sourire. Il a à cœur de faire une belle performance."
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